Exploitation des enfants: Le nombre des doléances augmente

Publié le par Alain GYRE

Exploitation des enfants: Le nombre des doléances augmente     

Mardi, 24 Juin 2014

 

Lutter contre l’impunité face à l’exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme et renforcer les outils de signalement des cas.

 

Voilà en quoi consiste la campagne «Don’t Look away» ou «Ne détournez pas le regard» que l’Ecpat et l’Union européenne ont lancée. D’octobre à novembre 2013, une étude a été menée auprès de 175 victimes de Tourisme sexuel impliquant les enfants (TSIE) et auprès de 200 acteurs dans 5 villes de Madagascar à savoir, Antananarivo, Tuléar, Diégo-Suarez, Nosy Be et Tamatave.

 

L’Ecapt a présenté les résultats de ces enquêtes le 19 juin à l’Espace Dera sous le thème «Phénomène du Tourisme sexuel impliquant des enfants». Pour la capitale, le nombre d’affaires reçues par la police des mœurs et de la protection des mineurs (PMPM)  ne cesse d’augmenter. En 2010, la PMPM a reçu 3.214 affaires dont 641 incluant des cas de TSIE, parmi lesquels 255 détournements de mineurs. Le nombre d’affaires reçues passe à 3.437 en 2012 avec 798 cas de TSIE dont 201 concernent des détournements de mineurs (un sur un enlèvement et un autre sur le proxénétisme).

 

Contrairement à ce que l’on peut penser, le TSIE n’est pas seulement lié à la pauvreté mais aussi au manque d’accès à l’éducation, à une certaine pratique culturelle et l’absence de mécanismes d’accompagnement. «On procède actuellement à une campagne de sensibilisation en collaboration avec le ministère du Tourisme. Ce projet incite les gens à ne pas ignorer ce phénomène qui a tendance à s’amplifier tout en affectant les enfants malgaches», explique Rafalimaro Honoré, responsable de projet de l’Ecpat.

 

Sur les 10 millions de Malgaches de moins de 18 ans, un enfant sur quatre ne fréquente pas l’école ; un sur trois achève à peine le cycle primaire et, 3 enfants sur 10 âgés de 5 à 17 ans sont économiquement actifs.

 

Financée par l’AFD et la DCI, la campagne de sensibilisation a été lancée depuis le début de ce mois de juin jusqu’au mois de novembre à travers la formation des hôteliers, de la police et la distribution de dépliants et d’affichages. Pour l’heure, il est encore difficile de donner des statistiques fiables sur les enfants victimes d’exploitation sexuelle car les exploiteurs et proxénètes opèrent clandestinement et très discrètement. Cette absence de chiffres témoigne de la négligence du phénomène.

 

Bien que les responsables des enquêtes judiciaires sur les exploitations sexuelles des enfants fassent leur travail, la mise en application des lois régissant le domaine  pose souvent des problèmes. Des lois sur le sujet existent bel et bien à Madagascar mais face à la corruption grandissante, les actes restent impunis tout en traumatisant les victimes.

 

NIR

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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