Expo – L’abattoir, par Jean Luc Andrianasolo

Publié le par Alain GYRE

Expo – L’abattoir, par Jean Luc Andrianasolo

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18.01.2014

 

Une série de portraits un peu particuliers à découvrir à l’Espace No comment Ampasamadinika. La photographie documentaire plein les yeux.

 

 

 

«Labor of flesh – Portraits at the slaughterhouse », c’est le titre de l’exposition qui s’offre à découvrir à l’espace No comment Ampasamadinika jusqu’au 17 février. Les clichés sont de Jean Luc Andrianasolo, un photographe qui s’inscrit dans le style documentaire de August Sander. Il aligne une série de portraits de travailleurs d’un abattoir d’Ambanja. Des images a priori banales, mais qui donnent à « voir, observer et penser ».

Le photographe qui a grandi à Genève joue la simplicité avec des clichés sans effets artistiques, en privilégiant une frontalité dénuée d’effets pour un idéal documentaire. Un homme d’une quarantaine d’années, une scie à la main gauche, une hache à la main droite. Il brandit ses armes comme s’il s’agissait de trophées. Torse nu, le short souillé de sang et de liquides en tous genres. Le regard figé, presque dur. Il est bien droit, assez raide pour la pause. Autour de lui, une « lumière diffuse», un « fleuve calme et distant », sur une nature « en décomposition ».

Sans détour

À côté, c’est un adolescent d’une dizaine d’années qui exhibe ses deux gros morceaux de viande. Même posture, droite et raide. Un vieil homme, avec deux crânes de zébus, un autre jubile même, cigarette aux lèvres, les armes à la main. A la Sander, les sujets sont photographiés pratiquement sur les mêmes lieux. Au bord d’un fleuve avec en arrière plan, une forêt. La lumière « diffuse » est constante. La vue est frontale, le regard direct.

Une partie des clichés n’est pas exposée mais reste visible à l’écran, juste après l’interview du photographe avec la journaliste de No comment. Une autre série en noir et blanc raconte les scènes quotidiennes du rituel de mise à mort des zébus à l’abattoir. Des images baignant dans le sang, dont la violence est atténuée par le choix du noir et blanc. Histoire de ne pas choquer le spectateur.

Si le style se veut être purement documentaire, le photographe n’a pas pu s’empêcher de prendre un ton sensibilisateur et social. Quand il montre des enfants en âge d’aller à l’école s’atteler à

« dépecer le bétail pour un salaire composé d’une maigre somme d’argent et d’un sachet de viande», c’est un appel au changement qu’il lance à travers son œuvre.

L'Express de Madagascar

Publié dans Photographie

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