EXPORTATION : La production de girofle contrôlée
EXPORTATION : La production de girofle contrôlée
Le clou de girofle s’apprécie fortement sur le marché mondial
La forte production de l'huile essentielle de girofle a entraîné une dégradation de la récolte cette année. Des mesures ont été prises pour atténuer les dégâts.
Une politique nouvelle. La production de l’huile essentielle de girofle sera sous contrôle à Analanjirofo. Les autorités locales ont décidé de réduire le nombre d’appareils d'extraction de cette essence dans la région pour sauver la filière.
« Une mesure a été prise concernant l'utilisation de l'alambic. L’installation de ce matériel ne sera autorisée qu'à partir d'une surface donnée, portant sur quelques hectares. La disposition a été prise après constat de la forte dégradation de la production due à la coupe excessive des feuilles et des branches de girofliers pour la production d'huiles essentielles », indique Lala Rakotozandriny, directeur régional de développement rural Analanjirofo. « Certes, le giroflier doit être taillé pour faciliter la récolte, mais nous constatons que cette pratique s’effectue d'une manière excessive », poursuit-il.
Etant donné que le prix du produit a nettement augmenté et coûte plus cher que le clou de girofle, cette mesure est pourtant contestée par les producteurs. En effet, le litre de l'essence de girofle est passé de 46 000 ariary il y a un an à 160 000 ariary maintenant.
Chute libre
En revanche, le kilo de clou est vendu à 18 000 ariary contre 12 000 ariary l'année dernière. « L'application de cette décision est déjà en vigueur, mais des producteurs continuent à en produire discrètement », témoigne le DRDR.
Selon les prévisions, la prochaine récolte de girofle connaîtra une réduction importante en termes de production, notamment dans la région Analanjirofo. « Elle pourrait s'établir entre 1 000 et 1 200 tonnes, cette année, contre 8 000 à 9 000 tonnes auparavant », enchaîne notre interlocuteur. Or, ces deux dernières années, à la suite d’une baisse de production en Indonésie qui est le plus grand consommateur mondial, la filière girofle a pris une place importante dans les exportations. En termes de recettes d'exportation, le girofle fournit désormais, plus de la moitié. Les données statistiques de la Banque centrale indiquent que sur plus de 700 milliards d'ariary de recettes d'exportation, le girofle a produit près de 375 milliards d'ariary en 2011.
Pour soutenir le développement de la filière, cinq bureaux ont été mis en place à Fenoarivo-atsinanana, Vavatenina, Mananara-Nord et Maroantsetra. Ils sont opérationnels depuis le mois de février. Leurs agents ont pour mission d’assurer un contrôle très strict de la qualité du clou, de la griffe, et de l’essence du girofle afin de lutter contre les falsifications et tromperies qui ruinent la réputation du girofle malgache et anéantissent le marché.
Lantoniaina Razafindramiadana
Lundi 14 octobre 2013
L’Express