Exposition – L’Armée défile en images
Exposition – L’Armée défile en images
Les photos exposés à l’hôtel de ville dévoilent un pan de l’histoire de l’armée malgache
24.06.2014
Le Parvis de l’Hôtel de Ville à Analakely consacre des images historiques à l’armée malgache depuis hier. La grande muette au fil du temps.
La grande muette se dévoile au Parvis de l’Hôtel de Ville à Analakely depuis hier. Une exposition de 43 photographies retraçant les cinquante quatre années militaires de Madagascar. Pour la première fois, le ministère de l’Artisanat, du Patrimoine et de la Culture ainsi que celui de la Défense, avec la bénédiction de la commune urbaine d’Antananarivo, s’alignent dans une même démarche. L’histoire rappelle que la fête de l’Indépendance est liée à
« la fête de l’armée », selon le général de brigade Rarasoa Ralaialomady, directeur de la communication du ministère de la Défense, en présence de Voanalaroy Randrianarisoa, la ministre de l’Artisanat, du Patrimoine et de la Culture.
« Les paroles passent mais les images restent. Les célébrations de la fête de l’Indépendance et celle de l’armée sont inséparables ». Quelques nostalgiques parmi les visiteurs se mettent à songer aux fêtes de l’armée qui se tenaient au jardin d’Antanimbarinandriana. « Les gosses pouvaient s’essayer à des exercices militaires », rappelle Maharo Fidèle Ratiaravo, la cinquantaine passée. À une époque où les hommes en treillis suscitaient une curiosité teintée d’admiration, avec ses héros, Ratsimandrava et tant d’autres, rappelant du coup, la naissance d’une République « indépendante» en uniforme.
Sur une image montrant la foule devant l’entrée du stade de Mahamasina, il est facile d’imaginer le vent de « liberté » qui soufflait en ce temps.
Yéyé et afro
La mini jupe à mi-cuisse, les chemises à carreaux ouvertes sur la poitrine pour les hommes avec la coupe afro. Même si aucune indication ne le stipule, l’histoire se déroule dans les années ’60.
L’époque des yéyés et des Beatles. À voir ces clichés, le peuple a toujours été derrière l’armée, car de 1960 à la dernière transition, Mahamasina est toujours bondé lors du défilé militaire. Un spectacle martial qui semble inscrit dans la mémoire populaire. « C’est l’histoire qui a fait que l’Armée ait été jugée derrière ou contre le pouvoir. Mais, il n’en a jamais été ainsi », ajoute le général de brigade Rarasoa Ralaialomady. Signe d’une neutralité, quoi qu’il en soit discuté, les photographies des hommes forts qui se sont succédé à la tête du pays, Philibert Tsiranana, Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina concluent la linéarité des photos. Elles rappellent au passage que l’histoire républicaine de Madagascar en est vraiment à sa prime jeunesse. Perçue aussi dans les empaquetages des défilés, la troupe compacte et vaillante du début est fractionnée en morceaux plus spécialisés.
Maminirina Rado
L’Express