Extrême pauvreté: Près de 53% des Malagasy concernés
Extrême pauvreté: Près de 53% des Malagasy concernés
Mardi, 17 Juin 2014
Depuis 6 mois, rien de bien concret n’a été fait pour réduire un tant soit peu ce taux très élevé et la Politique générale de l’Etat (PGE) présentée à l’assemblée nationale est loin de convaincre. Ainsi, les 3/4 des Malagasy ne pourront pas compter sur des repas copieux et une belle fête pour le 26 juin prochain, alors que c’est l’une des grandes fêtes appréciées dans le pays. Pire, plus de la moitié risque même de ne rien avoir à se mettre sous la dent puisque cette forte proportion de la population vit dans l’extrême pauvreté. En effet, l’Enquête nationale sur le suivi des Objectifs du millénaire pour le développement (ENSOMD) avance que l’extrême pauvreté affecte 52,7% des Malagasy sur la période 2012-2013. L’OMD concernant ce point devrait se situer à 14% en 2015 si on se réfère aux engagements pris dans ce domaine. Un important écart de 38,7% par rapport à cet OMD reste donc à combler. Même avec une croissance de 7% prévue par le gouvernement Kolo Roger, le pays ne réussira pas à le faire en deux temps trois mouvements, soit au bout d’un semestre. La situation socioéconomique est telle qu’il ne faut pas espérer un miracle de ce genre. Il faut rappeler que l’extrême pauvreté nationale est définie par un revenu annuel de 375 000 Ar par personne.
Un tel montant est dérisoire quand on sait qu’un deux pièces au confort relatif se loue dans les 150 000 Ar dans la capitale. Il faut y ajouter les dépenses pour l’alimentation, les frais scolaires, etc. Ce n’est donc pas étonnant si plus de la moitié des Malagasy vivent dans l’extrême pauvreté. L’ENSOMD précise : « L’une des caractéristiques de Madagascar est le niveau très élevé de la pauvreté, quel que soit le seuil adopté. En 2015, aucune des cibles fixées ne sera atteinte. Pire, la situation a eu tendance à se dégrader. Quel que soit le seuil de pauvreté considéré, l’évolution de la pauvreté suit la même tendance : une forte hausse du ratio de pauvreté entre 2001 et 2002, puis une baisse importante entre 2002 et 2005, une nouvelle forte hausse entre 2005 et 2010, et, finalement, une légère baisse entre 2010 et 2012. Ces résultats sont, en grande partie, corrélés avec les évolutions des agrégats macroéconomiques et mettent en lumière les effets néfastes des crises sociopolitiques répétées sur les conditions de vie des ménages ». Il faut quand même relever que la pauvreté a repris le chemin de la hausse entre 2005 et 2010. Une partie de cette période est incluse sous le régime Ravalomanana.
Ce qui veut dire que même en temps de paix, le recul de la pauvreté n’est pas automatique. Rappelons qu’en 2004, le pays a connu une crise du riz avec le kilo qui a dépassé les 3 000 Ar. En 2005-2006, les délestages ont causé des effets néfastes à l’économie. La mauvaise gouvernance est donc l’un des facteurs déterminants de l’appauvrissement.
Fanjanarivo
La Gazette