Gestion du barrage de Dabara: les conflits sont appelés à s'amplifier

Publié le par Alain GYRE

Gestion du barrage de Dabara: Les conflits sont appelés à s’amplifier

     

 

Jeudi, 11 Octobre 2012

Au lieu de bénéficier d’un débit de 1,8 m3/seconde selon son contrat de location-gérance, l’unité sucrière Sucoma de Morondava doit se contenter de 1,2 m3/seconde d’après des contrôleurs de la Siranala, l’entité publique de contrôle et de suivi des activités de la Sucoma. Le changement climatique et l’extension incessante des rizières censées être irriguées par le fleuve Dabara bouleversent la gestion de l’eau dans cette zone. Dans le courant de cette semaine, des paysans sont venus se plaindre auprès de la région du Menabe. Pendant l’étiage, soit pendant la saison sèche, le débit global du barrage de Dabara tourne seulement autour de 7 à 10 m3/seconde, contre 12 m3 auparavant. L’usine et les différentes zones rizicoles irriguées par le barrage doivent donc procéder actuellement aux tours d’eau. Un mécanisme qui n’enchante pas tout le monde. Rappelons que les problèmes de gestion de Dabara ne sont pas nouveaux. Ils risquent seulement de prendre une ampleur plus importante à cause de la chute continuelle du débit de l’eau. Le changement climatique en est la raison principale, et il devrait s’amplifier. Il suffit de regarder les paysages dénudés et encore noircis par les feux de brousse longeant les RN 34 et 35 qui relient Antsirabe à Morondava.

Mais la zone autour de Dabara est encore fertile et permet parfois jusqu’à 3 campagnes rizicoles par an, des paysans font de l’extension. Or, le débit de l’eau ne suit plus. Les zones en amont peuvent encore jouir d’un débit relativement bon. Il n’en est pas ainsi pour la zone des deltas en aval. D’après nos interlocuteurs, les tours d’eau devraient régler les problèmes mais les différentes autorités concernées tant décentralisées que déconcentrées, n’arrivent pas à s’entendre sur des mesures communes. Résultat : l’égoïsme prime et la gestion du Dabara continue à faire l’objet de conflits de plus en plus aigus. Il faut y ajouter la politisation de cette gestion, laquelle complexifie les choses. On doit aussi mentionner la dégradation des infrastructures du barrage. Si elles sont réhabilitées, le barrage devrait encore avoir un débit allant jusqu’à 16 m3/seconde. Mais la culture de l’entretien fait défaut dans le pays, alors que les usagers de l’eau n’ont pas suffisamment de ressources financières pour des travaux de grande envergure.

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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