Histoire de Madagascar: Pour un regard plus précis de la capitulation de 1895

Publié le par Alain GYRE

Histoire de Madagascar: Pour un regard plus précis de la capitulation de 1895            

Jeudi, 19 Juin 2014

Un petit tour à l’édition L’harmattan des amoureux de la lecture dont des chercheurs, intellectuels et spécialistes de Madagascar, se transforme vite en une discussion dans un café si proche dès que l’on évoque « le réveil de la conscience nationale ». C’est le moins qu’on puisse dire de cette discussion inopinée des professeurs d’universités et de connaisseurs de la Grande île, au boulevard Arago (Paris 8) du week-end passé.

 

Le débat se focalise sur ce message de « réveil de la conscience nationale » que le Réseau Fivoarana Développement (RFD) entend transmettre samedi 28 juin dans le cadre de la festivité de célébration de la fête nationale en terre française aux Arènes de Lutèce (Paris 5). Prétentieux ou non, le thème implique une ouverture d’esprit quant à l’interprétation de l’histoire de Madagascar, du moins selon la remarque générale des participants. Ils reconnaissent bien l’ambition du RFD de « conquérir Paris à travers la culture malgache, contre les bombes et canons de l’armée française, il y a 100 ans à Madagascar », tout en invitant aux jeunes intellectuels nationaux de bien identifier et examiner les faits historiques. Et cela, dans le cadre d’une véritable recherche historique qui est d’abord scientifique et ensuite rigoureuse.

 

L’exemple du peu de la méconnaissance de Marc Rabibisoa a été pris comme exemple. Marc Rabibisoa est la personnalité à qui le gouvernement de l’époque avait demandé à brandir le drapeau blanc de la défaite malgache, lors de l’attaque des militaires français du palais royal du 30 septembre 1895. A partir de ce moment, après une certaine hésitation émanant des Français, l’attaque cessa et la conquête du palais acquise. Pour les généraux Voyoron et Metzinger qui ont mené des deux côtés différentes les artilleries françaises, la mission d’imposer à la reine la volonté de la France se termine après un combat journalier durant 16 jours après Andriba. Quelques historiens et surtout des concitoyens qui réclament le nationalisme critiquent l’attitude de Marc Rabibisoa d’avoir accepté de brandir le drapeau blanc du cessez-le feu et donc de la défaite. Mais, savaient-ils que le rapport des forces n’était pas le même. Au palais royal, ce jour, les tirs pleuvaient et tuaient bon nombre des éléments de l’armée royale !

 

Rappelons qu’en ces temps, la France voulait à tout prix s’emparer du camp royal d’Ambohimanga, comme celui de Kairoun (en Tunisie) et de Kana (au Dahomey) pour marquer sa « force ».

 

On se demande pourquoi le Premier ministre Rainilaiarivony, après avoir eu une discussion avec la reine Ranavalona, a choisi Marc Rabibisoa, un simple interprète, de mener cette tâche ? Alors qu’il y a eu, en ce moment, des illustres personnages comme Razanakombana, ministre des Lois, Andriamifidy, ancien ministre des Affaires étrangères et le fameux Rasanjy, premier secrétaire du PM. Il importe donc de bien connaître la personnalité historique de Marc Rabibisoa. Qui est reconnu comme grand commis du pouvoir royal. Est-il donc trop demander de proposer aux nouveaux chercheurs en histoire du pays, tant à Ankatso qu’à Barikadimy ou à Maninday de plancher sur Marc Rabibisoa ?  Jeunes historiens du pays, ne désespérez pas !

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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