Infrastructures: Inquiétude sur l'état de la RN2

Publié le par Alain GYRE

Infrastructures : Inquiétude sur l'état de la RN2

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Vu son état actuel, la RN2, très fréquentée par les poids lourds, mériterait un meilleur suivi

Les dégâts laissés par les cyclones de l'année dernière sur les infrastructures routières ne sont pas encore réhabilités. L'état de l'axe Antananarivo-Toamasina est inquiétant.

Le patrimoine routier du pays se dégrade. La crise politique a complètement chamboulé le mécanisme de financement du programme d'entretien routier et des travaux d'urgence. Des dégâts, laissés par les cyclones qui ont frappé le pays, l'année dernière, ne sont toujours pas réparés à l'heure actuelle. C'est le cas, entre autres, de la route nationale 2, reliant Antananarivo à Toamasina. Plusieurs mini-éboulements, des portions de route emportées par les torrents, sans compter les nombreux nids de poule qui jalonnent cet axe, notamment jusqu'à Antsampanana.
« Les passages dangereux ont simplement été signalés avec des marquages au sol depuis plusieurs mois. Je pense que cette route qui constitue une artère économique du pays ne supporterait pas une autre saison cyclonique », témoigne Mamonjy Razafindrakoto, un habitué de cet axe Antananarivo-Toamasina.
L'année dernière, à la même période, la pluie a provoqué un éboulement monstre au niveau d'Analila, à une trentaine de kilomètres de Brickaville. C'est une portion en dehors de la zone montagneuse et apparemment sans risque, mais qui a pourtant entraîné la coupure du trafic durant presque 12 heures. « À cause de l'humidité, la RN2 réserve souvent des surprises. Avec l'absence d'entretien périodique, notamment l'élagage de la végétation qui borde la route, le risque d'éboulement sur l'ensemble de la route est élevé », remarque un technicien des Travaux publics.
Interrogé sur le problème, le colonel Botomanovatsara, ministre des Travaux publics, a annoncé que le financement de la réparation de la route de Toamasina allait être pris en charge par l'Union européenne.
Solutions en cours
Cette dernière a, en effet, affecté 17,5 millions d'euros pour la réhabilitation des dégâts laissés par quatre cyclones qui ont frappé le pays en 2011 et 2012. Selon le ministre, la route nationale 2 ainsi que la route nationale 12 font partie des bénéficiaires de cette aide d' urgence, à hauteur de 9,6 millions d'euros.
« Nous nous attelons à l'heure actuelle, à l'élaboration du dossier d'appel d'offres pour ces travaux. Mon département, à travers l'Autorité routière de Madagascar, se chargera, par la suite, du suivi et du contrôle de leur réalisation », précise le ministre.
L'horizon s'éclaircit donc pour l'axe Toamasina, mais les autres routes du pays sont également victimes du même problème. C'est le cas, entre autres, de la route nationale 4, reliant Antananarivo à Mahajanga et de la route nationale 6 entre Ambondro­mamy et Antsiranana. Les difficultés pour recouvrer la redevance prélevée sur la vente des produits pétroliers pour approvisionner le Fonds d'entretien routier (FER) consti­tuent l’un des facteurs qui ont entraîné cette dégradation des infrastructures routières.
Depuis le début du bras de fer qui oppose l'État aux compagnies pétrolières sur la fixation des prix à la pompe, ces derniers traînent les pieds pour reverser cet argent auprès du FER. Selon le ministre des Travaux publics, un protocole d'accord a déjà été signé avec ces opérateurs, pour que ces derniers effectuent le paiement de ces arriérés.

Mahefa Rakotomalala

Mercredi 09 janvier 2013

L’Express

Publié dans Revue de presse

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