Conte: Itrimobe et Zozoronala

Publié le par Alain GYRE

Itrimobe et Zozoronala.

 

Il était une fois, il y a bien longtemps…, Une jeune fille pauvre, belle et pleine de gentillesse.

 

Un jour, au cours d’une de ses promenades dans les bois, un message accroché à une flèche vint à passer devant elle et alla se planter dans un tronc d’arbre.

Le message dit :

« Sauvez la princesse !

Elle est emprisonnée dans le château maudit ».

 

Zozoronala est le nom que sa mère a donné à cette jeune fille.

Ce nom veut dire « Jonc des forêts. Nom poétique que la mère a trouvé pour désigner « Roseau ». Il rappelle le Courage et la Patience du roseau qui affronte tout avec patience. En effet, le « Roseau se plie mais ne se rompt jamais ».

 

Zozoronala porte bien son nom : courageuse, elle est toujours prête à venir en aide à tout ce qui appelle au secours.

Elle alla donc au château maudit pour délivrer la princesse.

 

Comme tout le monde, elle savait alors la sentence qui l’attendait : « Ne plus revenir : être emprisonnée ou mourir ». Mais Zozoronala &tait décidée à revenir vivante avec la princesse !

 

En chemin, elle vint en aide à une vieille femme qui ramassait du bois. Pour la remercier, celle-ci connaissant le projet de Zozoronala, lui donna la formule magique qui transformerait le monstre « Itimobe » du château en « humain » :

« Montre, montre, ton côté humain,

Sois gentil, sois gentil,

Laisse-nous partir ».

 

Zozoronala continua son chemin et elle arriva au pied d’une grande montagne. Elle grimpa.

Il commença à pleuvoir. A mesure qu’elle montait, la pluie changea en givre.

Et, arrivée au sommet, une tempête de vent glacial s’abattait sur Zozoronala.

Elle arriva enfin à destination : « Le château maudit » , demeure d’ Itrimobe d’où elle était décidée à sauver la princesse.

La fortification appelée « le château maudit » était accrochée sur la cime d’une montagne si haute que ses murs de pierres, toujours trempés, étaient recouverts d’une épaisse couche de mousse verdâtre.

Tout était sombre, lugubre. Les arbres du jardin étaient eux aussi recouverts de mousse noire épaisse.

Le ciel y était noir ou rougeâtre.

 

Zozoronala arriva dans la grande salle à manger où elle découvrit la princesse évanouie, étendue sur le sol.

Elle ne vit pas Itrimobe, propriétaire des lieux, qui s’avança vers elle, prêt à bondir car il comprit que Zozoronala venait délivrer la princesse.

Itrimobe était un grand ogre, féroce qui appréciait « La chaire fraîche ».

Il avait l’habitude de dire alors :

« Maimbo olombelona ! Maimbo olombelona ! »

(Cela sent l’odeur de la chaire fraîche, cela sent l’odeur de la chaire fraîche)

Zozorolana lui proposa un marché :

« Itrimobe, dit-elle, je suis désolée de venir troubler la paix de la demeure. Je m’appelle Zozoronala et je viens délivrer ta prisonnière qui, comme tu le sais, est la fille de notre reine-bien-aimée. Je te propose de tirer son sort aux jeux de Fanorona (jeu de stratégie traditinnel malgache, sorte de jeu de dames)

Si je gagne, tu laissera la princesse libre de m’accompagner, mais si tu gagnes, elle restera avec toi ».

 

Ils s’engagèrent alors dans un long tournoi,(plusieurs sets) de Fanorona.

Au bout d’une semaine, à bout de forces et affamée, Zozoronala commença à perdre des parties. Itrimobe la jeta alors dans un cachot avec la princesse.

Là, elle eut alors le temps de se reposer et de réfléchir.

Soudain, elle se rappela de la formule magique donnée par la vieille femme rencontrée dans les bois. Elle attendit alors avec impatience l’arrivée d’Itrimobe.

Dès qu’Itrimobe se présenta devant la porte pour la chercher, Zozoronala prit son courage à deux mains et cria de toutes ses forces :

« Montre, montre ton côté humain,

Sois gentil, sois gentil,

Laisse-nous partir ».

Itrimobe perdit alors tout son pouvoir maléfique.

 

La malédiction était rompue : l’ogre reprit son cœur d’humain.

Itrimobe reprenant une forme humaine, était redevenu un beau châtelain, gentil et serviable. Tout le domaine de sa forteresse : salles et jardins redeviennent accueillants, pleins de vie. Les chants des petits oiseaux et les vols de nombreux papillons remplissaient les lieux.

Itrimobe délivra lui-même ses prisonnières ‘Zozonolana et la princesse).

Zozonala rentra chez elle, chargée de cadeaux précieux pour ses parents.

La princesse, heureuse, se maria avec Itrimobe qui prit un autre nom « ANDRIAMBELO » « LE SEIGNEUR QUI LAISSE LA VIE »

Depuis lors, « le château maudit » n’existe plus et la forteresse d’Andriambelo s’appelle « le château du Bonheur ».

 

Moralité :

 

« Aza atositosika ny ondry botry fa tsyfantatra ny hanao kambana »

(az atousitousic N ouNdR boutR F dj faNtatR n Hano KaMbaN)

Il ne faut pas ignorer un plus petit que soi. Il pourrait faire de grandes choses malgré sa petite taille.

 

« Ny hery tsy mahaleo ny fanahy »

(N HéR dj maHaléou N fanH)

La force physique ne surpasse pas celle de l’esprit

 

Conte conçu par Ramanatantra

Paris le 17/07/04

HELIS’KIDS

 

 

Publié dans Contes, Contes sur la toile

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