Koto-le-poseur-de-pièges

Koto-le-poseur-de-pièges
(le chasseur d’oiseaux et la princesse du ciel)
Haï par sa famille, Koto, fils puîné d’un roi, se réfugie dans la forêt, où il survit en piégeant des oiseaux. Dans une clairière au milieu de la forêt profonde, ou au bord d’un lac, l’un de ses pièges capture une femme qui brille comme le soleil, une « princesse du ciel » - Andriambavilanitra -, fille de Zanahary, « Dieu d’en haut ». elle accepte le mariage, s’il jure de ne jamais boire du rhum. La nuit venue, la fille de Dieu surgit avec ses serviteurs : l’abri d’herbes de Koto devient une « grande maison » (tranobe) au milieu d’un immense village.
Jaloux, les deux frères aînés du héros viennent le visiter, apportant du rhum. Ils enivrent leur cadet qui révèle l’origine de son épouse. Dans la nuit, princesse et village disparaissent.
Koto erre dans la forêt. A la croisée de huit chemins, il trouve une vieille femme, Konantitra, dont il coupe les chassies énormes avec un bambou. Elle lui révèle la route semée d’épreuves qui monte vers le village de Dieu. Au sommet d’une montée harassante, un squelette frappe Koto d’un coup de bâton, sans qu’il s’y oppose. La grosse anguille d’une mare demande à être grillée avec du sel, Koto nr répond pas. Il traverse sans hésiter un lac d’eau profonde empli de crocodiles. Il ne manifeste aucun effroi lorsqu’un serpent s’enroule autour de son corps. Près du village céleste, il se laisse attaquer par un taureau furieux, un coq d’argent puis les chiens de Zanahary. Dans la maison divine, il refuse de toucher aux objets en or. Grâce à un moustique, il reconnaît son épouse d’entre trois femmes semblables. Dieu lui accorde de revenir sur terre avec sa fille. Celle-ci se fait offrir une poule qu’elle laisse picorer du paddy. Grâce à ce stratagème, le riz (que Dieu refusait de donner aux jeunes gens) arrive sur terre.
Partis à leur tour vers le village de Dieu, les frères aînés de Koto transgressent tous les interdits. Pour les punir, Dieu les transforme en chiens. Telle serait l’origine de la royauté, du riz et des parias Antevolo.
Conte Tanala (résumé)
Extrait de l’article de P. Beaujard « Religion et société à Madagascar »
dans L’étranger intime
université de la Réunion, 1995