Conte: L'homme qui veut éprouver sa femme.

L'homme qui veut éprouver sa femme (1)
(Betsileo)
Il y avait, dit-on, un homme qui revenait de la campagne avec un panier sous le bras.
Rentré chez lui, il dit sa femme :
« O femme, ne dis à personne que je viens de pondre un œuf, qui est dans ce panier. »
« C'est vraiment extraordinaire, répliqua celle-ci, que tu aies pondu un œuf. Mais ne crains rien, je n'en parlerai à qui que ce soit. »
Quelques instants après, elle allait raconter le fait à sa fille, puis à son beau-père et à sa belle-mère.
Ces derniers en firent part à tout le village.
Le mari apprit bien vite que sa femme n'avait pu garder le secret.
Il lui en fit des reproches :
« Je n'ai plus aucune confiance en toi maintenant, lui dit-il enfin, parce que tu as manqué à ta parole. »
Il lui dévoila ensuite qu'il n'avait pas pondu d'œuf (les hommes ne le peuvent pas) ; mais qu'il avait inventé cette histoire pour voir le cas qu'il pouvait faire de sa discrétion.
Et il lui montra le panier vide.
Sa femme fut très honteuse d'avoir manqué à sa parole.
Ce conte a donné naissance au proverbe suivant :
Prenez garde que vos paroles ne fassent comme l'œuf qui, quand il se casse, possède des ailes.
(1) Conte Betsileo recueilli à Fianarantsoa.
Contes populaires malgaches
Recueillis, traduits et annotés par
Gabriel FERRAND
Editeur : E. Leroux (Paris) 1893
« C'est vraiment extraordinaire, répliqua celle-ci, que tu aies pondu un œuf. Mais ne crains rien, je n'en parlerai à qui que ce soit. »
Quelques instants après, elle allait raconter le fait à sa fille, puis à son beau-père et à sa belle-mère.
Ces derniers en firent part à tout le village.
Le mari apprit bien vite que sa femme n'avait pu garder le secret.
Il lui en fit des reproches :
« Je n'ai plus aucune confiance en toi maintenant, lui dit-il enfin, parce que tu as manqué à ta parole. »
Il lui dévoila ensuite qu'il n'avait pas pondu d'œuf (les hommes ne le peuvent pas) ; mais qu'il avait inventé cette histoire pour voir le cas qu'il pouvait faire de sa discrétion.
Et il lui montra le panier vide.
Sa femme fut très honteuse d'avoir manqué à sa parole.
Ce conte a donné naissance au proverbe suivant :
Prenez garde que vos paroles ne fassent comme l'œuf qui, quand il se casse, possède des ailes.
(1) Conte Betsileo recueilli à Fianarantsoa.
Contes populaires malgaches
Recueillis, traduits et annotés par
Gabriel FERRAND
Editeur : E. Leroux (Paris) 1893