Le nouvel an malgache en question

Publié le par Alain GYRE

Evénement : Le nouvel an malgache en question

1-an.jpg

Nosy Rabejaona, présidente de l’association Mamelomaso, est d’accord pour trouver une date commune de Nouvel An

La date du nouvel an malgache reste une pierre d'achoppement à son officialisation. En attendant une date commune, l'Asaramanitra sera fêtée la semaine du 11 mars.

«Notre souhait le plus cher est d'avoir une date commune pour la célébration du nouvel an malgache », a indiqué Nosy Rabe- jaona, présidente de l'association Mamelomaso en marge d'une conférence de presse, hier au restaurant l'Essentiel Analakely, pour annoncer le festival culturel et touristique, Taombaovao ambanilanitra, que l'association organise les 15 et 16 mars prochains à Ambohimanga, en partenariat avec l'ORTANA.
Les positions restent inconciliables pour les deux clans qui se revendiquent défenseurs de la culture malgache. Le premier, l'association Trano Koltoraly Mala- gasy, qui célèbrera le nouvel an malgache les 11 et 12 mars au Jardin d'Andohalo et à Ambohitrabiby, base l'établissement des dates de célébration du nouvel an malgache à partir du livre de Rokl Brahle intitulé Moon tables : phases of the moon (Norvège, 1977). « Une identification de manière scientifique » selon le Professeur Andriambololonivo.
Variable
Les Zana-dRanavalona de leur côté, célèbrent le nouvel an malgache dans les environs du mois de novembre. Jean-Pierre Domenichini, membre titulaire à l'Académie malgache, propose de revenir sur la signification de l'Asaramanitra pour éclairer ce différend.
« Asaramanitra est le nom du premier mois de l’année dans le calendrier qu’utilisaient les grands ancêtres jusqu’au 13e siècle. Il se situait en septembre, et était annoncé par le trandraka qui sortait de son hibernation et par le chant du taotaokafo qui revenait de sa migration annuelle en Afrique. Avec le retour d’une température plus clémente et propice aux nouvelles cultures, c’était le lohataona, c’est-à-dire le début de l’année. C’était la grande fête agraire du renouveau de la vie, qui était associée au rituel dynastique du Bain ou Fandroana. Elle marquait le début de l’année solaire qui dure 365 jours environ », a-t-il écrit.
Et l'académicien de préciser que Ralambo a institué des réformes qui placèrent le fandroana et le début de l'année au début du mois d'Alahamady, ou mois du Bélier. C'était le mois de naissance de Ralambo. Depuis 1868, sur le modèle anglais, la fête nationale se passe le jour d'anniversaire du souverain. Ranavalona II et Ranavalona III (1883-1897) décidèrent que le Fandroana aurait lieu pour célébrer le jour de leur naissance. Pour Ranavalona III, ce fut le 22 novembre.
Néanmoins, l'officialisation du nouvel an malgache à travers une date commune reste l'une des préoccupations des différentes associations. Certains ont affirmé la proposition du projet d'officialisation auprès des autorités, mais la date serait restée la pierre d'achoppement. L'adhésion de la population en dépendra.

Domoina Ratsara

Vendredi 08 mars 2013

L’Express

Publié dans Coutumes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article