Le vin, une boisson divine et noble
Le vin, une boisson divine et noble
Savoir déguster le vin est devenu un véritable critère de distinction sociale. Cette boisson, souvent liée au sacré, peut aussi avoir des vertus médicales. Mais l’essentiel est de la boire avec modération.
Pourquoi boire du vin à table Il existe plusieurs variétés de boissons alcooliques, alors qu’a-t-elle de particulier, pour bénéficier d’un tel honneur Ce sont souvent des questions que se posent la plupart des Malgaches, habitués à boire une boisson hygiénique pendant les repas plutôt que du vin.
Les réponses sont multiples. Du point de vue des professionnels, le vin fait partie du savoir-vivre dans l’art de la table. Contrairement aux autres jus, il est le seul qui peut dégager d’autres arômes, son bouquet, de son fruit d’origine, le raisin. Cette spécificité contribue à donner de la valeur au goût du repas qu’il accompagne.
« Le vin doit être en harmonie avec le plat. Si celui-ci est, par exemple léger, le vin doit aussi l’être. Le choix se portera alors sur le blanc ou le gris. Plus le vin est coloré, plus il est lourd. Le rosé, le jaune ou encore le rouge sont ainsi destinés aux nourritures qui ne sont pas très faciles à digérer ou aux plats sucrés », conseille Isabelle Rakotozafy, sommelière et cogérante de Clos Malaza.
« Étant une boisson acide, le vin aide à la digestion », ajoute-t-elle.
Ce n’est pas l’unique vertu médicale du vin. Des études menées par des chercheurs, dans les années 1990, démontrent que les pays buveurs de vin, comme la France, ont moins de problème cardio-vasculaire. Certains consommateurs se mettent pourtant à un régime lipidique assez riche.
Les résultats des recherches démontrent l’existence de composé phénolique bénéfique pour la santé au niveau des maladies cardio-vasculaires. Seul le vin rouge issu d’une variété de raisin pure contient ce composé.
Avec modération
Comme la plupart des industries vinicoles de Madagascar utilisent des raisins hybrides, les professionnels recommandent le choix d’un vin rouge issu de cépages nobles comme ceux de Bordeaux. C’est plus sûr. Dans la Grande Île, seules deux sociétés utilisent une variété pure mais avec une production limitée, destinée à une clientèle limitée.
« La consommation d’alcool peut déclencher un problème de tension artérielle. Il est préférable de le faire bouillir d’abord et de le boire à petites doses », recommande toujours Isabelle Rakotozafy à ceux qui n’ont pas jusque là osé boire du vin.
En fait, le vin a déjà fait partie du quotidien de bon nombre de pays. Son histoire est aussi vieille que celle de l’humanité. Les premières traces de vignes cultivées remontent au 8è millénaire avant Jésus Christ en Géorgie, puis en Chine. Et la Bible commence à faire allusion au vin du temps de Noé, soit trois millénaires avant J.-C.
En 500 avant J.-C., tout le bassin méditerranéen cultive déjà la vigne. Mais l’expansion de la culture viticole résulte surtout de celle du christianisme. Le vin symbolise le sang du Christ. Il est ensuite devenu une boisson courante que les travailleurs des champs boivent dans leur quotidien. Avec le temps, cette habitude a changé et les sains d’esprit ne le boivent plus qu’avec modération. Etant une boisson alcoolisée, le vin peut constituer un danger pour la santé.
Savoir boire le nectar
Un connaisseur ne se limite plus au goût quand il boit du vin. Il utilise tous ses sens pour décrire la couleur, les arômes et le goût.
Avec son œil, il va contempler le vitrail dans son verre en plaçant le vin entre la lumière et lui-même. Avec son nez, il va le respirer en chauffant légèrement le verre de vin dans sa main et en le remuant doucement pour qu’il développe tout l’arôme dont il est capable de diffuser.
Il va ensuite boire son vin à petites gorgées en le faisant circuler dans la bouche puis le laisser reposer sous son palais. Et c’est après qu’il va utiliser sa langue pour en parler.
« La bouche qui tâte et tête savoure aussi les mots qu’elle forme et s’en gargarise, dans une jouissance (…) où le vin et la parole mêlent leurs flots complices ».
Judicaëlle Saraléa
Samedi 14 juillet 2012