Lémuriens: Les vertébrés les plus menacés de la planète
Lémuriens: Les vertébrés les plus menacés de la planète
Lundi, 16 Juin 2014
La dernière mise à jour de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) de la semaine dernière est claire : les lémuriens de Madagascar sont parmi les groupes de vertébrés les plus menacés de la planète. Ces animaux et les baobabs sont pourtant les signes emblématiques de la Grande Ile. Ils participent beaucoup au développement du tourisme étant donné que la majorité des touristes viennent au pays pour sa biodiversité dont les lémuriens. Ces animaux participent aussi à la préservation de l’écosystème forestier. Mais ils sont menacés de disparition, tout comme les tortues qui font depuis quelques années l’objet d’intenses trafics illicites vers le marché asiatique. Il n’y a pas que ces animaux. D’aucuns savent que les trafics de bois de rose et de palissandre courent depuis le milieu de la 1ère décennie de 2000, soit sous le régime Ravalomanana. A cette époque, l’un des fils de l’ancien président était cité comme l’un des supposés acteurs principaux de ces trafics et le régime de la transition a même découvert un important stock de planches en palissandre dans l’une de ses propriétés.
Les trafics ne cessent de s’intensifier depuis pour prendre des proportions inimaginables sous la dernière transition. Cette fois-ci, l’ex président de la transition a été cité par un rapport international de 2011 comme l’un des supposés cerveaux de ces trafics. Quant aux lémuriens, ils ne sont pas encore expédiés nulle part, à moins que le marché asiatique des animaux de compagnie ne lance la tendance des lémuriens. Pour l’heure, ces animaux sont décimés à cause de la dégradation de leur habitat, laquelle s’explique par la détérioration des forêts. Le braconnage constitue aussi des menaces. Certains apprécient, en effet, la viande de lémurien. Quand on sait que la viande est un luxe pour la plupart des Malagasy et quand des lémuriens sont à portée, certains n’hésitent pas à en tuer pour les consommer. En fait, la conservation de la biodiversité ne peut se faire sans une politique pour la réduction de la pauvreté et une chasse sans merci des cerveaux des trafics illicites. Sans cela, la biodiversité partira en fumée et les générations actuelles et futures en paieront les conséquences.
Notons que les menaces qui pèsent sur la biodiversité ne concernent pas seulement Madagascar. D’après la mise à jour de la liste rouge de l’UICN, près de 80% d’une espèce d’orchidée des zones tempérées de l’hémisphère nord sont menacées d’extinction. Mais près de 90% des lémuriens le sont aussi. La destruction de l’habitat des animaux concernés, et la cueillette excessive des espèces végétales sauvages pour le commerce local et international expliquent en grande partie la disparition d’espèces d’après le constat de l’UICN.
Recueillis par Fanjanarivo
La Gazette