Poème: "Lente" Jean-Joseph Rabearivelo

Publié le par Alain GYRE

 

Lente

comme une vache boiteuse

ou comme un taureau puissant

aux quatre jarrets coupés,

une grosse araignée noire sort de la terre

et grimpe sur les murs

puis s’arc-boute péniblement au-dessus des arbres.

 

Jette des fils qu’emporte le vent,

tisse une toile qui touche au ciel,

et tend des rets à travers l’azur.

 

Où sont les oiseaux multicolores ?

Où sont les chantres du soleil ?

- Les lueurs jaillies de leurs yeux morts de sommeil

dans leur escarpolette de lianes,

font revivre leurs songes et leurs résonances

en cette évanescence de lucioles

qui devient une cohorte d’étoiles

pour éviter l’arachnéenne embûche

que déchireront les cornes d’un veau bondissant.

 

 

Milaiko

toa reniomby baka

na toa ombalahy mahery

voatraingo efatra

io reniala iray mivoaky ny tany,

ka mandady eny amin’ny rindrina,

ary  mihantona, sahirana, eny ambonin’ny hazo.

 

Manipy kofehy izay entin’ny rivotra

manao trano mipaka amin’ny lanitra

ary mamelatra harato manerana ny hany.

 

Aiza ny voro-maro soratra ?

Aiza ny mpiantsa ny masoandro ?

- Ny taratra mipololoatra avy amin’ny masony matin-tory,

ao anatin’ny antsavilin’ny vahy,

dia mamelona indray ny nofiny sy ny akony

amin’ity fanalapierin’ny angamenavava

izay miova ho andian-kintana,

mba handositra ilay fandrik’ala,

horovitin’ny tandro-janak’omby mifalihavanja.

 

Jean-Joseph Rabearivelo

 

Traduit de La Nuit

 

Nadika tamin’ny Alina

Editions Tsipika

 

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