Les mangroves: Un gagne-pain pour la population d’Ankitsika !

Publié le par Alain GYRE

Les mangroves: Un gagne-pain pour la population d’Ankitsika !

     

 

Jeudi, 14 Mars 2013

Il est quatre heures du matin à Ankitsika, paisible village pêcheur situé à la pointe Nord de Madagascar lorsque Gusta, 21 ans, père de 4 enfants, quitte sa case pour aller pêcher les crabes dans la mangrove.

Comme la majorité des cinq cent âmes que compte Ankitsika, Gusta pratique la pêche depuis sa tendre enfance.

Avec les dix kilos de crustacés qu'il attrapait par jour, Gusta n’arrivait pas à subvenir aux besoins élémentaires de sa famille. Les techniques qui se pratiquaient à pied et à l'aide de crochets étaient rudimentaires et détruisaient définitivement les abris des crabes.

En 2009, Gusta et 23 de ses camarades reçoivent une formation sur une technique moderne de pêche aux crabes, financée par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le PNUD, dans le cadre du programme de conservation de la biodiversité et de contribution au développement économique des communautés vivant autour des aires protégées. L’objectif de ce programme est de valoriser la biodiversité, à travers l’écotourisme, la reduction de la surexploitation des ressources halieutiques en orientant les pêcheurs vers des écosystèmes moins fragiles. Afin que la mangrove puisse se reconstituer, la technique moderne encourage la pêche de crabes de plus grande taille. Cela permet à la fois aux communautés d’avoir plus de revenus, et d’assurer la reproduction aux crabes ayant atteint l'âge adulte.

Outre la formation, Gusta et ses collègues reçoivent du matériel (pirogues, casiers et balances à crabes). «Grâce à la méthode de capture et aux équipements reçus que nous utilisons aujourd’hui, je parviens à pêcher en moyenne 30 kg de crabes par jour» confie Gusta, satisfait. Suite aux formations complémentaires en matière de gestion du matériel, de la production, et financière Ankitsika est devenu un point de collecte hebdomadaire des crabes pour les villages voisins. Aujourd'hui les 2.000 kg collectés chaque semaine rapportent à la vente 2.800.000 ariary, environ 1.300 dollars pour l’association de Gusta.

Par ailleurs, la dégradation des mangroves, liée auparavant à la coupe de bois et qui contribuait à la baisse des ressources en crabes a cessé grâce aux campagnes de sensibilisation lancées en 2006 sur la préservation de l’environnement et Gusta de préciser: «après la formation, nous nous sommes organisés au niveau de notre Communauté locale de base pour faire des patrouilles afin de protéger notre forêt de mangrove. S’il n’y a plus de mangrove, nous ne pourrons plus avoir de crabes ».

Avec le contrat de transfert de gestion directe de leur écosystème, signé en 2011, la communauté a désormais la possibilité de sévir contre les coupeurs illicites de bois.

Depuis que la Communauté locale de base d’Ankitsika s’organise pour la conservation de la biodiversité, les mangroves en régénérescence et en bon état représentent 2.194 ha, auxquels s’ajouteront prochainement 507 ha supplémentaires confiées à la communauté pour reboisement et restauration. Par conséquent, la ressource en crabes s’est nettement améliorée, tant en nombre qu’en taille des spécimens. Ce qui fait dire à Gusta qu’aujourd’hui, « je suis capable non seulement de nourrir ma famille mais j’ai commencé également à acheter des matériaux pour construire ma maison ».

Source :

Programme des Nations Unies pour le développement,Madagascar.

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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