Littérature : Pour la promotion de la langue

Publié le par Alain GYRE

Littérature : Pour la promotion de la langue

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Depuis des générations, les contes, légendes et traditions se transmettent par la parole et le chant. La véritable naissance de la littérature malgache se situe au début du XXe siècle, avec la parution de journaux indépendants qui sont aujourd’hui encore le principal moyen de diffusion des informations du pays. Rapidement, de nombreux écrivains sont attirés par ce mode d’expression et, dès les années 1930, des hommes de lettres de talent se révèlent inspirés par « la terre de leurs ancêtres ». Ces dernières années ont vu émerger Jean-Luc Raharimanana, Charlotte Rafenomanjato et Esther Nirina, désormais reconnus à l’étranger. Mais la crise de 2009 a porté un coup d’arrêt à cette fragile évolution. La production littéraire n’étant pas reconnue comme une affaire rentable, le gouvernement freine les politiques de promotion culturelle. Les livres sont mal diffusés. Trop coûteux, les livres sont peu présents dans le système éducatif. Et même quand ils en disposent, les enseignants peinent à les exploiter, soit par manque de formation sur leur valeur pédagogique, soit parce qu’ils ne les comprennent pas…
Certes, l’apprentissage du français est indispensable pour envisager des études, ou pour se professionnaliser dans le tourisme ; et les livres francophones les mieux conçus permettent une ouverture sur le monde. Mais ils restent un outil palliatif, en attendant que Madagascar puisse promouvoir ses propres richesses par l’écrit.
Pour une autonomie littéraire
Les livres de Madagascar dépendent de l’appui humanitaire. Ils sont achetés par des associations, telles l’Unicef, qui passent commande auprès des éditeurs locaux, afin de les redistribuer au cours de leurs missions. Bonne initiative, mais on en voit déjà les limites. Sans les ONG, les livres ne se vendent plus, car rien n’est fait pour que les habitants puissent en acheter. « Nous devons sortir de cette politique d’assistanat constante », affirme Michèle Rakotoson.
Venant majoritairement d’Antananarivo, des initiatives cherchent à développer une chaîne du livre indépendante, en utilisant les forces et les atouts de la culture malgache. Ainsi, les Editions Tsipika ou les Editions Jeunes Malgaches parviennent à faire paraître des ouvrages à 500 ou 1 000 exemplaires. Depuis 1990, le projet français « Appui au bilinguisme » et l’OIF1 ont contribué à l’apparition d’une vingtaine de centres de lecture, d’information et de culture (Clic), majoritairement dans les villages de brousse.

Recueillis par Nirina Rasoanaivo

Madagascar Matin

Publié dans Revue de presse

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