Lutte antiacridienne: le cas de Madagascar discuté à Rome
Lutte antiacridienne : Le cas de Madagascar discuté à Rome
Roland Ravatomanga, ministre de l’Agriculture, au Carlton hier pour le lancement d’un programme de formation agricole
Le ministre de l'Agriculture a déclaré officiellement Madagascar en situation de calamité. L'appel à l'aide internationale est renforcé.
Cinquante millions de dollars. C'est le montant nécessaire pour la lutte antiacridienne durant les trois prochaines années. Il s'agit du résultat d'une enquête menée par un spécialiste du domaine, démontrant que Madagascar est dans une situation de calamité. Le ministre de l'Agriculture, Roland Ravatomanga a profité de son passage la
semaine dernière à Rome pour lancer un appel solennel à tous les partenaires techniques et financiers.
En réponse, le cas de Madagascar sera évoqué lors de la conférence internationale budgétaire à Rome, à titre exceptionnel à partir de ce jour. « Il y a dix jours, j'ai déclaré officiellement que Madagascar est dans une situation de calamité. Si auparavant, nous avons annoncé que le budget nécessaire pour la lutte antiacridienne est de dix millions de dollars, une enquête d'un spécialiste a affirmé que le besoin s'élève à cinquante millions de dollars pour trois ans. Même le budget total du ministère de l'Agriculture est insuffisant pour mener à bien cette lutte », a indiqué le ministre hier au Carlton, en marge du lancement d'un programme de formation agricole.
Risque d'invasion
L'accès au financement devient une urgence. Les essaims ont quitté les zones grégarigènes qui se situent généralement dans le sud du pays. Plusieurs régions comme l’Anosy, l’Androy, l’Atsimo Andrefana, le Menabe, le Melaky, le Bongolava, l’Itasy, la Haute Matsiatra, l’Amoron’i Mania, le Vakinankaratra, l’Analamanga, le Betsiboka et le Boina sont touchées ou menacées par les attaques acridiennes. « Si nous traînons dans nos initiatives, nous risquons d'arriver à une situation d'invasion acridienne », a encore souligné le ministre. Des appuis financiers ont été apportés par des bailleurs dont l'Union européenne pour servir entre autres à l'achat de pesticides. Mais les besoins restent énormes. Le ministère s'attend à ce que l'interpellation ne reste pas sans suite. « Des montants ont été prononcés mais je pense qu'il appartient aux partenaires concernés de faire des déclarations offi cielles sur leurs actions », ajoute Roland Ravatomanga.
Selon le rapport des techniciens, cette calamité est le résultat de l'absence des actions de lutte contre l'invasion du criquet durant les campagnes 2009-2010. L'insuffisance des moyens disponibles pour les campagnes 2011-2012 n'a pas permis d'atteindre un niveau acceptable. À ce rythme, l'invasion pourrait toucher les régions éloignées des aires grégarigènes au mois de juillet ou août 2013.
Lantoniaina Razafindramiadana
Mardi 18 decembre 2012
L’Express