Mahaka se fait adopter par un riche vieillard.

Publié le par Alain GYRE

 

Mahaka se fait  adopter par un riche vieillard.

 

Un jour, Kotofetsy et Mahaka attrapèrent un chat sauvage et le mirent dans un panier.

 

 

« Comment allons-nous faire, demanda Kotofetsy, pour nous procurer de l’argent ? »

« Sois tranquille, dit Mahaka. Je vais non seulement en trouver, mais me rendre propriétaire de ce magnifique jardin que tu vois là-bas et qui appartient à un vieillard. »

Puis Mahaka s’en alla, portant le panier qui contenait le chat sauvage et vint passer devant le propriétaire du jardin :

« Que portes-tu dans ce panier, lui demanda le vieillard ?

« Une amulette, répondit Mahaka, qui fait devenir riche et parvenir à l’extrême vieillesse. »

« Oh ! vends-la moi, reprit le vieux. »

« Je veux bien, dit Mahaka, si nous pouvons nous entendre sur le prix. »

Le vieillard en offrit 10 piastres qui furent acceptées.

Puis Mahaka indiqua le mode d’emploi de l’amulette : il fallait que le panier fut ouvert un vendredi, dans une maison hermétiquement close, et par une personne âgée autre que celle qui voulait bénéficier des vertus de l’amulette.

Le vendredi suivant, Mahaka se fit raser la tête de façon à paraître chauve, s’habilla de haillons et se dirigea vers le jardin du vieillard.

Celui-ci attendait, assis devant sa porte, qu’un vieil homme comme lui se présentât pout tirer l’amulette de son enveloppe.

Dès qu’il vit Mahaka (qu’il ne reconnaissait pas sous son déguisement), il le pria d’ouvrir le panier, en lui expliquant le motif qui rendait son concours nécessaire ;

« Que me donnerez-vous pour cela, demanda Mahaka ? »

« Dix piastres, répondit le propriétaire du jardin. »

« Ce n’est pas assez, reprit Mahaka. Donnez-moi 20 piastres ou je n’ouvre pas le panier. Vous allez devenir très riche, que vous importe une si minime somme ? »

Le vieillard accepta le marché, et, les 20 piastres payées, les deux hommes entrèrent dans une case dont ils calfeutrèrent toutes les issues ; puis Mahaka ouvrit le panier.

Le chat sauvage auquel on rendait la liberté, se mit à courir en tout sens dans la maison :

« Qu’est-ce que c’est ? Qu’y a-t-il ? demandait Mahaka au vieillard. »

« Je l’ignore, répondit l’autre. »

« Ouvrons la porte, ajouta Mahaka, nous verrons bien quelle est la cause de tout ce bruit. »

Dès que la porte fût ouverte, le chat sauvage s’enfuit au grand étonnement du vieillard qui comprit qu’il avait été mystifié. :

« Rangahy (1), lui dit alors Mahaka. Vous êtes un sorcier et vous avez mal agi en me faisant ouvrir le panier où se trouvait votre chat sauvage. Je vais m’en plaindre aux notables du village, auxquels je vous dénoncerai comme sorcier ! »

Le vieillard, effrayé et craignant que Mahaka ne mit sa menace à exécution, le pria de ne rien dévoiler de ce qui s’était passé, lui offrant de l’argent pour acheter son silence.

Mahaka refusa l’argent :

« Que veux-tu donc, lui demanda le vieillard ? »

« Adoptez-moi, répondit Mahaka. »

Le Rangahy l’adopta et en fit son héritier.

Mahaka devint ainsi propriétaire du magnifique jardin que possédait le vieillard.

Rangahy : terme de respect dont on se sert à l’égard des personnes âgées.

Contes populaires malgaches

Recueillis, traduits et annotés par

Gabriel FERRAND 1893

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