Conte: Mbarek et Soria.

Mbarek et Soria
Ouvre-moi, ouvre-moi, Soria (1)!
Qui est là?
Moi, Mbarek.
Qu'apportes-tu ?
Une chemise,
Un corsage,
Une ceinture,
Cinq francs (2),
Et des boucles d'oreilles.
Ouvre-moi, ouvre-moi, Soria !
« Non, va-t-en, Mbarek. Mon amant, Amboasalamarazaka, est là ; ne plaisante pas. Va-t-en d'ici. »
Mbarek s'en alla, puis revint.
Mais Soria ne voulut pas le recevoir à moins qu'il n'apportât de la viande grasse.
Lorsque Mbarek s'en fut procuré, il revint une seconde fois et dit:
Ouvre-moi, ouvre-moi, Soria!
Qui est là ?
Moi, Mbarek:
Qu’apportes-tu ?
De la viande grasse (3)
Et de la graisse.
Oh, Mbarek, que tu es gentil! Entre ici, au nord du foyer; mets toi sur le lit.
Tu m'apportes de la viande grasse et de la graisse, Mbarek ! monte sur le lit, Mbarek.
Amboasalamarazaka me donne beaucoup de vêtements, de ceintures, de corsages et de boucles d'oreilles; mais ce n'est pas ce que je veux. Ce que je désire, Mbarek, c'est de la viande grasse ! »
(1) De l'arabe soria; souriat, concubine.
(2) Le texte porte vola mparanta, littéralement : une piastre.
(3) J'ai traduit potripotry par de la graisse et non par du mouton.
Contes populaires malgaches
Recueillis, traduits et annotés par
Gabriel FERRAND
Editeur : E. Leroux (Paris) 1893