Médecine et Santé: la circoncision en question dans un congrès d'urologie

Publié le par Alain GYRE

Médecine et Santé : La circoncision en question dans un congrès d'urologie
(20-11-2012) - Des médecins organisent vendredi dans le cadre d'un congrès d'urologie une table ronde pour réfléchir aux "questions" soulevées par les circoncisions rituelles pratiquées dans le cadre des religions juive et musulmane.

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"Le but n'est pas de stigmatiser une pratique religieuse mais de nourrir la réflexion et donner des éléments de réponses aux questionnements des urologues sur le sujet" explique le Dr Castagnola, organisateur de la table ronde dans le cadre du congrès annuel de l'Association française d'urologie, l'AFU (du 21 au 24 novembre, à Paris).

Cette pratique chirurgicale est souvent réalisée par des urologues, alors qu'il s'agit d'un acte sans visée thérapeutique et non pris en charge par la Sécurité sociale.

"Sur le plan éthique, la circoncision pose des interrogations: on ne recueille pas le consentement de l'enfant et c'est un acte chirurgical sans but thérapeutique" explique le Dr Castagnola.

Toutefois, "en France, la pratique de la circoncision rituelle est tolérée" d'un point de vue légal, souligne-t-il.

Le Conseil d'Etat a estimé en 2004 que "cette pratique religieuse dépourvue de tout fondement légal" était "néanmoins admise".

Le ministre de l'Intérieur Manuel Vals a réaffirmé dans le numéro d'octobre du magazine Information Juive qu'il était "hors de question de revenir sur (...) les pratiques traditionnelles" juives.

"Le débat sur la +remise en cause+ de la circoncision relève de la méconnaissance la plus totale de ce que sont l'identité et la culture juive. Une telle remise en cause est idiote et indigne", selon cette interview.

En Allemagne, Berlin a adopté en octobre un projet de loi pour encadrer la circoncision religieuse qui avait été remise en cause par une décision de justice.

Un tribunal de Cologne avait estimé au début de l'été que la circoncision relevait de "coups et blessures aggravés" et qu'elle était donc passible de poursuites pénales.

En France, quelque 80.000 circoncisions sont pratiquées chaque année, avec des complications (hémorragie, infections, problèmes cutanés, etc) dans 0,4 à 2% des cas, lorsqu'elles sont pratiquées en établissements de soins, selon des chiffres de l'AFU.



© AFP

Publié dans Revue de presse

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