Miaro. L’homme à tout fer
Miaro. L’homme à tout fer
(15-10-2014)
Dans la petite commune de Vinaninkarena, à 7 km au sud d’Antsirabe, sur la nationale 7, Miaro exerce le métier de ferronnier ou menuisier métallique. Portails, grilles, vérandas, tout ce qui est en métal dans la maison passe sous son marteau et son chalumeau. Un métier difficile sans doute, mais Miaro a une santé de fer. Evidemment.
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Pour beaucoup, l’artisanat est perçu comme une voie de secours, un pis-aller, lorsqu’on a raté sa scolarité. Une idée reçue qui ne gêne guère Miaro du moment… qu’il gagne bien sa vie ! Ce jeune père de famille, âgé de 35 ans, travaille à son compte comme ferronnier – plus exactement menuisier métallique – dans la cour même de sa maison. Son boulot : fabriquer des portails, des volets, des vérandas, des verrières, des grilles de protection… bref tout ce qui se présente en métal dans la maison, avec comme principaux outils un marteau et un chalumeau. Un travail qui ne connaît pas la crise, en tout cas son carnet de commandes est plein du premier de l’an au 31 décembre.
A telle enseigne qu’il a dû demander à un ami de bien vouloir l’assister. Et toute la journée, ce sont de joyeux coups de marteau sur la ferraille qui font vibrer les carreaux à 10 mètres à la ronde – une véritable symphonie pour les oreilles. « Taper comme un dingue sur une plaque de métal, c’est très bon pour se défouler. C’est pour ça que nous, les ferronniers, on a toujours l’air détendus », se marre-t-il. Son travail, Miaro l’a appris en douze mois de formation dans un centre professionnel de sa petite ………… général. « J’étais ce que l’on peut appeler un cancre. Alors ils m’ont inscrit à cette formation. C’est vrai, je ne suis pas très doué quand il s’agit d’écrire une lettre, mais pour sortir un portail d’un bout de ferraille, ça je maîtrise complètement ».
Bref, un manuel qui s’assume ! Et comme un bon manuel trouve toujours client, les rentrées d’argent sont assurées. Chose non négligeable quand on sait que dans la construction d’une maison, la fabrication des équipements en métal est la plus chère : au moins un million d’ariary pour les garde-fous et les grilles de protection (en fait, c’est l’achat de la matière première qui coûte le plus). A Vinaninkarena, Miaro vit comme un coq en pâte puisqu’il n’a pas de concurrents. Tous les portails, volets métallique qu’on trouve dans cette petite commune sont de lui. « Avant que je n’ouvre mon atelier, les gens devaient aller à Antsirabe pour se faire fabriquer leurs grilles, et galérer pour ramener l’ouvrage chez eux. Aujourd’hui, ils n’ont qu’à passer commande et je les livre dans les meilleur délais. Ca leur change vraiment la vie. » Et ça, il le croit dur comme fer.
#SolofoRanaivo