Conte: Mort de Kotofetsy et Mahaka.

Publié le par Alain GYRE

 

Mort de Kotofetsy et Mahaka.
(Imerina)


Un jour, Kotofetsy et Mahaka rencontrèrent une vieille et son enfant qui péchaient.

Avant leur arrivée, l'enfant avait demandé à sa mère de retourner chez eux; mais celle-ci voulait attendre d'avoir attrapé une certaine quantité d'anguilles.

Kotofetsy et Mahaka les prennent l'un et l'autre comme esclaves :

« Ah! mère, dit l'enfant, si tu m'avais écouté quand je t'ai demandé à rentrer à la case!»

« Attends la fin, mon enfant, répondit la vieille. »

Kotofetsy et Mahaka les amenèrent avec eux.

Lorsqu'ils furent arrivés dans un certain endroit, Mahaka dit à Kotofetsy:

« Allons chercher des vivres, car les anguilles de la vieille ne nous suffiront pas. »

Il se proposait de faire mourir Kotofetsy.

Ils lièrent les mains de la vieille derrière le dos et donnèrent du riz à faire cuire à son enfant.

Tous deux partirent ensuite à la pêche.

Quelques instants après, Kotofetsy se présente et demande où se trouve la part de riz de Mahaka.

La vieille la lui montre et Kotofetsy y verse un poison mortel (1).

« Maintenant, vous n'appartenez plus qu'à moi, dit-il à la vieille et à son enfant. »

Ce dernier se mit à pleurer et sa mère le consola en lui disant d'attendre patiemment la fin de leurs maux.

Sur ces entrefaites, Mahaka se présente à la porte et tue Kotofetsy d'un coup de sagaie:

« C'est à moi que vous appartenez maintenant, dit-il à la mère et à son fils. »

Ceux-ci en convinrent.

La vieille servit ensuite à Mahaka sa part de riz. Il commença à manger, mais le riz s'arrêtait dans son gosier et l'étranglait :

« De l'eau, de l'eau, cria-t-il. »

Mais l'eau ne lui fut d'aucun secours. Le poison mortel mis par Kotofetsy faisait son effet, et il mourut.

La vieille et son enfant héritèrent de tous les biens des deux voleurs :

« N'avais-je pas raison, disait la mère à son fils, de te dire d'attendre la fin. »
 


(1). En malgache: ody mahafaty, littéralement : sorcellerie qui tue.

 

 

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Recueillis, traduits et annotés par

Gabriel FERRAND

Editeur : E. Leroux (Paris) 1893

 

 

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