2012-09-25 Une nouvelle classification des routes contestée

Publié le par Alain GYRE

Une nouvelle classification des routes contestée

La septième période de construction du réseau routier (1930-1939) est marquée par la régularisation du programme des travaux sur fonds d’emprunt. Si 63 millions de francs sont dépensés dans la construction et l’entretien de routes et de ponts à ce titre, voire le remplacement des ouvrages d’art, le principal effort sera reporté sur les ports et les rivières (215 millions) ainsi que les voies ferrées (310 millions).
En même temps, l’emploi de la main-d’œuvre du deuxième contingent du service de la main-d’œuvre pour les travaux d’intérêt général (Smotig) « qui ont des titres militaires et avaient parfois tendance à considérer les chantiers comme des champs de manœuvre sans trop se soucier du rendement » (direction générale des Travaux publics).
Et ce n’est pas tout : « Un agent du Smotig qui est sur le chantier pour faire travailler ses hommes, fait fréquemment double emploi avec le surveillant des Travaux publics qui ne peut que dire comment il faut travailler ».
Néanmoins, l’emploi de cette main-d’œuvre s’avère indispensable et dans l’ensemble, les résultats sont satisfaisants.
En 1930, 56 ouvrages dangereux ou insuffisants sont remplacés par 12 ponts métalliques d’une longueur totale de 296m et 44 ponts en béton armé totalisant 763 m. En même temps, les essais de revêtement moderne s’amplifient, cependant qu’au titre des ouvrages neufs, il en est construit 6 métalliques de 133 m de long au total et 45 en béton armé d’une longueur totale de 490 m.
Par arrêté du 24 novembre 1931, les routes sont à nouveau reclassées et seules resteront, sous la rubrique Route d’intérêt général, celles qui répondent réellement à cette dénomination. Mais bien que fondée, la classification soulève de véhémentes protestations de la part des « régionaux » qui craignent, à juste titre, que les gros ouvrages des routes régionales ne soient délaissés, faute de crédits. Aussi « pour mettre fin aux récriminations, le budget local supportera-t-il la charge des ouvrages importants ».
En 1932, les crédits d’entretien sont de nouveau limités et la concrétisation du programme d’amélioration des routes et de remplacement des ouvrages provisoires par des ouvrages définitifs, est arrêtée. Trente ouvrages en béton armé (507 m) et 7 ouvrages métalliques (117 m) seront pourtant construits et le pont suspendu d’Anjilajila (190 m) mis en chantier.
L’année suivante, toujours par mesure d’économie, le nombre des subdivisions des Travaux publics est ramené de 45 à 34, les effectifs diminuent et le personnel restant est surchargé de travail. Pourtant, malgré la faiblesse des crédits, « 191 km de routes seront rechargés et 1688 m d’ouvrages édifiés ».
La même année, l’axe Mahajanga-Maeva­tanàna est pratiquement terminé. De tous les travaux menés en régie, seuls restent à achever en 1934 les ponts sur la Betsiboka et le Kamoro.
En 1934, les compressions budgétaires s’aggravent, le nombre de subdivisions des TP est réduit de 73 unités. Dans le courant de cette même année, sont construits 26 ouvrages métalliques (1 183 m de long), 24 ouvrages en béton (407 m), 20 ouvrages en bois (451 m).
En 1935, alors que le nombre des voitures et camions s’élève à près de 9 400, le nombre des subdivisions est réduit à 25 et seuls les travaux neufs et les grosses réparations à caractère d’urgence sont exécutés : 60 km de dérivations ou rectifications, 9 ouvrages métalliques (264 m), 16 ouvrages en béton (278 m), 47 ouvrages en bois (1230 m).
Et si en 1936-1937, la situation reste stationnaire, en 1938, on arrive à cylindrer et réfectionner 240 km de route et à en rectifier 46 km, à construire 70 ouvrages (1 450 m) dont plus de la moitié en bois.
Quoiqu’il en soit, de 1930 à 1939, le réseau routier s’est nettement amélioré. Notamment, la longueur des routes régionales et des pistes est en progression sensible et atteint 22 000 km dont près de 8 000 sont praticables toute l’année.
Malgré la faiblesse des moyens financiers et matériels, un travail considérable est réalisé « d’autant plus fructueux qu’il aura permis de dégager une doctrine de la route ».

Pela Ravalitera

Mardi 25 septembre 2012

L’Expre

Publié dans Notes du passé

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