Plateau d'Ihorombe: les bovidés menacés par la raréfaction végétal

Publié le par Alain GYRE

Plateau d’Ihorombe : Les bovidés, menacés par la raréfaction du couvert végétal
(07-12-2012) - Les éleveurs de la région Ihorombe commencent à s’inquiéter de l’alimentation du cheptel bovin, car la végétation sur les zones de pâturage se dégrade de plus en plus. Chaque action et projet menés sur le grand plateau ont désormais des enjeux de taille.
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80% des trois millions d’hectares du plateau d’Ihorombe sont brûlés chaque année, selon Patrick Rakotozafy, chef de Service vétérinaire régionale (SVR) Ihorombe. Avec les feux de brousse non maîtrisés, les périodes sèches deviennent de plus en plus longues. Cette situation, corroborée par les vols de zébus et les différentes maladies réduisent considérablement l'effectif des bovins dans la région. « Dans la plupart des Communes, le nombre de bovidés tend vers la baisse. Néanmoins, des améliorations ont été observées dans quelques Communes. D'après les dernières statistiques disponibles, la région Ihorombe regroupe près de 244 000 têtes de bovidés », a affirmé le chef du SVR. En effet, des actions pour l'amélioration du secteur bovin ont été menées par la société Tozzi Green, l'initiatrice du projet Biocarburant et biomasse d'Ihorombe. Mais il faut noter que quelques individus sont contre ces actions. Cette semaine, une délégation du ministère de l'Elevage a fait une visite des lieux, pour constater de visu la situation.

Culture fourragère. La culture de plusieurs variétés de plantes fourragères sont actuellement en cours de test sur le plateau d'Ihorombe. « Nous essayons de cultiver le banagrasse, le guatemala, le pennisetum et le cactus inerme. Avec ces plantes, on peut avoir jusqu'à 5 tonnes de fourrage à l'hectare. Nous avons commencé à inciter les éleveurs à cultiver ces plantes et éviter les feux de brousse. Selon les prévisions, 45 villages devraient adopter cette nouvelle pratique, d'ici à fin 2013. Par ailleurs, toujours dans l’intention de limiter les feux de brousse, nous envisageons de faucher les broussailles, que nous utiliserons d'ailleurs comme combustibles dans notre distillerie », ont expliqué les représentants de Tozzi Green. De leur côté, les éleveurs réservent les terres fertiles pour l'agriculture, et des zones de pâturage pour le cheptel. « Nous gardons les terres dont nous avons besoin et accordons à Tozzi Green le droit d'utiliser les terrains dont nous n'avons pas besoin. Nous limitons ces terrains nous-mêmes selon notre convenance. En contrepartie, Tozzi Green satisfait nos besoins à la demande. Jusqu'ici, nous avons demandé des labours, des constructions d'écoles et de barrages. Ce projet Biocarburant et biomasse est avantageux pour nous car avec les emplois maintenant disponibles, même le problème d'insécurité est résolu dans cette zone », a témoigné Roly Pierre Soamahavelona, un des éleveurs de la Commune d'Andiolava qui ont fait une rencontre avec la délégation du ministère de l'Elevage.

Coopération. Après sa visite sur les lieux, la délégation du ministère de l'Elevage a exprimé sa volonté de coopérer avec le secteur privé pour améliorer le secteur de l'élevage. « Seulement 0,2% du budget de l'Etat a été attribué au ministère de l'Elevage. Avec ce peu de moyen, nous travaillons avec des partenaires qui appuient l'élevage. D'après les nombreux témoignages, plusieurs projets ont été entrepris par Tozzi Green pour l'amélioration de ce secteur, si je ne cite que ceux relatifs à la santé des bovidés. Cette firme est donc un partenaire potentiel pour nous », a déclaré, après la visite, William Andriamanana, secrétaire général du ministère de l'Elevage.

Antsa R.

Midi Madagasikara

Publié dans Revue de presse

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