2013-01-14 Ramavolahy, l'autre grand frère ennemi de Laidama

Publié le par Alain GYRE

Ramavolahy, l’autre grand frère ennemi de Laidama

Acette époque, Andrianampoi­nimerina nomme seigneur d’Ankadiaivo son fils aîné, le prince Ramavolahy, qu’il a eu de sa femme Ramanantenasoa. Il place le cadet, le prince Laidama à Mahazoarivo.
Dès leur jeune âge, la rivalité s’instaure entre les deux frères. Et tandis que Ramavo­lahy profite de chaque occasion pour défier Laidama, celui-ci ne résiste jamais à la tentation de le relever.
Ankadiaivo est situé au sud de Mahazoarivo et à l’ouest d’Alasora, dont les habitants, les Manisotra, sont très forts en « diamanga » (sorte de boxe et savate) et sont très proches de Ramavolahy. Un jour, il propose à son cadet d’organiser un match entre les compagnons de celui-ci, les Tsiarondahy, et les Manisotra.
Les combats qui se déroulent à Mahazo­arivo, voient la défaite des Tsiaron­dahy. Cependant, les Manisotra, par crainte de représailles, se plaignent au roi en accusant son fils aîné « de provoquer un conflit entre ses gens ».
Le souverain leur reproche effectivement d’avoir obéi à « un enfant capricieux », et pour avoir la paix, les Manisotra s’écartent de Ramavolahy. Par cet acte, ils gagnent l’estime d’Andrianampoinimerina qui confie à 12 d’entre eux l’éducation de Laidama.
Cela provoque la jalousie de Ramavolahy qui estime qu’en tant que fils du roi, il a aussi droit à un entourage de Manisotra. Mais ces derniers refusent, Andrianam­poinimerina leur interdisant de s’allier à « certains princes ».
Malgré l’intervention de Ramanantenasoa qui les accuse de discrimination, les Manisotra se maintiennent à leur décision par respect pour la parole donnée au roi.
Ce qui leur vaut la reconnaissance du souverain qui leur accorde les mêmes avantages qu’aux Tsiarondahy.
Ainsi, en cas de crime commis par un Manisotra, lui seul est condamné, sa famille n’en subissant aucune sanction, telle qu’être réduite au rang d’esclaves. Ce qui n’arrange en rien l’état d’âme de Ramavo­­lahy.
Un jour que Laidama, entouré des Manisotra, s’amuse dans le lac de Mahazo­arivo, son frère vient le défier de plonger au fond de l’Ikopa.
Les Manisotra, évidemment, en dissuadent le jeune prince et malgré sa résistance, finissent par le convaincre de ne pas relever ce défi absurde. Ce qui augmente l’estime confiant du roi et la haine de Rama­volahy à leur égard.
Peu après, Andrianampoinimerina réunit toutes ses femmes pour leur léguer ses biens.
À Rambolamasoandro, reine d’Ambohidratrimo et mère de Laidama, il donne les terres, et à Ramanantenasoa, il offre de l’argent. Furieuse, celle-ci attise la haine de son fils contre son père et son demi-frère qui devient officiellement le prince héritier.
Or, en tant que fils aîné, le royaume aurait dû revenir à Ramavolahy, mais le roi, dit-on, après avoir testé ses deux fils, préfère laisser le trône au cadet.
À la question de savoir ce que tous deux feraient en arrivant sur le trône, le premier aurait répondu qu’il règnerait « en versant le sang dans toutes les ruelles », tandis que Laidama aurait évoqué la puissance, l’intelligence et la sagesse qu’il y gagnera.
Aussi, Ramavolahy se met-il en tête de renverser, voire tuer son père. Il complote avec les franges rebelles de la population- les Zanakandriamasy, des Manisotra dissidents et, bien entendu, une grande partie de ses gens- qu’il regroupe dans son fief. Mais les Manisotra envoient des messagers pour prévenir le roi que son fils aîné veut attenter à ses jours.
Quand celui-ci arrive près de son père, Andrianam­poinimerina lui rapporte ces accusations et Ramavo­lahy, tout penaud, les confirme. Une autre version raconte que Ramavo­lahy dépêche Marovolanina pour tuer son père, mais le sbire le trahit en dévoilant tout au roi.
En tout cas, à la fois déchiré et furieux, Andrianam­poinimerina décide d’appliquer la loi. Il réunit le peuple à Ambatoroka pour lui expliquer sa décision de condamner à mort son fils ainsi que tous ses partisans et alliés.
Ce qu’approuve le peuple « puisque c’est la loi et que la loi est au-dessus de tout et de tous ». Quant à Ramanantenasoa, il l’envoie à Kaloy, avec interdiction de pénétrer à Antananarivo. Et à la demande de Rafiara, chef des Manisotra, le roi ne nomme plus aucun seigneur à Alasora, car ils créent trop de problèmes !

Pela Ravalitera

Lundi 14 janvier 2013

L’Express

Publié dans Notes du passé

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Bonjour <br /> Est ce que vous connaissez la suite de l’histoire. <br /> Je suis la 4 eme génération de Ramavolahy qui se réfugier à Ambohipierenana (Ambositra)....je suppose
Répondre
A
Je ne connais pas la suite, peut-être pouvez-vous me l'apprendre, merci<br />
R
Bonjour.<br /> Juste quelques précisions, le "diamanga" n'est pas de la boxe, c'est un style de combat qui engage uniquement des coups de pieds, celui qui s'avise à utiliser les mains est puni du "sakaimalao" qui consiste à se voir ligoter les mains derrière le dos durant le reste du combat. Le "diamanga" qui s'est déroulé à Mahazoarivo s'appelle le "dakabe" où deux groupes de gens s'affrontent en tumulte en se donnant des coups de pieds. Enfin, Ramavolahy a été adopté par Nampoina, ce qui lui confère quand même une certaine illégitimité par rapport à Radama. <br /> Cordialement.
Répondre
R
Je voulais juste apporter ma modeste contribution pour une meilleure précision et surtout interpeller le lecteur en même tant que l'auteur sur la fausse définition du "diamanga" (dont je connais un rayon puisque c'était le sport préféré de mon arrière grand-père; mais je suis sur que le "Firaketana" du pasteur Ravelojaona, que je n'ai, honnêtement, pas encore consulté, en donne la même définition et puisse tenir lieu de document de référence pour appuyer mes propos), ce qui n'est que d'une importance secondaire; mais vous pouvez utiliser mon commentaire à votre guise.<br /> Bien à vous.
A
Merci beaucoup pour votre commentaire, souhaitez-vous que je l'ajoute à la fin de l'article,<br /> Cordialement, Alain GYRE