Régression des conditions de vie: les enfants de rue se multiplient

Publié le par Alain GYRE

Régression des conditions de vie: Les enfants de rue se multiplient

     

 

Mardi, 09 Octobre 2012

Les rues semblent être le terrain de jeux de dizaines d’enfants. Une vie d’errance, de mendicité et d’incertitude permanente qui influe sur le quotidien de ces familles et qui empirent avec les conditions économiques actuelles. Des enfants qui se promènent pieds nus dans les petits recoins de la ville. D’Isotry à Andravoahangy en passant par Analakely, « Zaimaika », « Look’s », « resto du cœur » et autres lieux de restauration populaires attirent ces jeunes enfants à la recherche de quoi se mettre sous la dent. La réalité est telle que d’une part, les parents, inaptes à subvenir aux besoins de leurs enfants, les envoient mendier dans un coin de la ville, d’autre part, les enfants, conscients des problèmes auxquels font face leurs parents, se débrouillent comme ils peuvent, errant de quartier en quartier, préférant fouiller les ordures et trouver un peu de sous pour la journée. Un cercle vicieux qui tend à se développer considérablement en dépit de la multiplication des centres, des associations et des fondations qui oeuvrent dans le domaine du social.

La famille de Bako est l’une de celles qui essaient de survivre à cette régression des conditions de vie. Composée de 8 membres dont sa mère, ses soeurs et leurs enfants, Bako tente de sortir du lot en se penchant sur des activités diverses telles que le repassage, la lessive et la collecte des ordures ménagères. Une manière de subvenir aux besoins de sa famille qui subsiste tant bien que mal à l’augmentation du prix de la vie. A 17 ans, Bako vient de donner naissance à son second enfant. L’aîné âgé de 5 ans part à l’école tandis que ses cousins et cousines aident leurs parents dans les tâches auprès des ménages. Des conditions de travail précaires, à l’heure où la lutte contre le travail des enfants fait rage, Bako et Malala s’investissent corps et âme pour pouvoir manger, habiller et loger leur famille. « L’important est de se donner la main, avec les difficultés actuelles, il ne reste que la famille pour s’entraider ». Du coup, le problème s’allège, les risques de déperdition des enfants diminuent et une harmonie s’installe.

Le cas de Bako n’est pas isoler. Pour avoir les moyens de se construire, il importe de s’inspirer de l’expérience des autres. En attendant, les enfants de la rue se multiplient, sans objectif de vie précis, sans motivation, espérant toutefois un bonheur éphémère, celui de récolter un peu d’argent pour aujourd’hui. Et demain est un autre jour, le train train quotidien de presque la majorité des malgaches actuellement qui nourrit un besoin pressant de changement. Tojo à douze ans, est un écolier assidu et prêt à tout pour réussir. Issu des quartiers défavorisés, sa vision des choses semble bien éclairée. « L’argent est la solution à tous les maux. Quand je serais grand, je ferais en sorte de trouver un emploi qui me permettra d’avoir beaucoup d’argent ». Une situation qui est malencontreusement vraie de nos jours. Comme le proverbe le précise « c’est l’argent qui fait qu’on soit une personne honorable ».

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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M
aucun enfant ne devrait connaître cela !!!
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