Secteur du miel à Madagascar: Des modifications de la réglementation grâce à la structuration

Publié le par Alain GYRE

Secteur du miel à Madagascar: Des modifications de la réglementation grâce à la structuration 

Lundi, 04 Août 2014

 

À Madagascar, l’artisanat représente un secteur économique moteur qui fait vivre un huitième de la population.

 

Cependant, ce secteur reste encore peu structuré et les artisans ne sont pas en lien avec les pouvoirs publics et ignorent souvent leurs droits et obligations.

 

Dans ce sens ; les données du Gret font état que le Cite, en partenariat avec le Gret, a démarré en 2009 un projet valorisant la concertation public privé dans le but de renforcer et professionnaliser le secteur artisanal. Il a donné lieu en 2011 au projet Sera (Appui à la concertation artisans pouvoirs publics), financé par le CFSI, qui concerne les filières soie, vannerie et miel.

 

Le projet, d’après les mêmes informations,  a favorisé la structuration des groupements locaux d’apiculteurs à différentes échelles : groupement au niveau communal ou du quartier, union au niveau du district, et fédération et plateforme au niveau régional et national. Grâce à cette organisation et aux formations apportées à ses équipes sur le plaidoyer et les signes de qualité, le Cite a pu appuyer la Fédération nationale des apiculteurs malgaches (Fenam) pour mener un plaidoyer efficace. En effet, les ruches malgaches subissent depuis 2009 les attaques du varroa, un parasite des abeilles qui les affaiblit, augmente le taux de mortalité et fait baisser la production. La Plate-forme nationale miel, qui regroupe la Fenam, le Réseau national de défense des consommateurs et des partenaires techniques, a lancé un dialogue avec les pouvoirs publics. En octobre 2012, après une visite du ministre de l’Élevage sur le terrain, le gouvernement a déclaré la varroase « fléau national » et autorisé l’importation de produits vétérinaires, jusqu’alors interdits, pour expérimentation.

 

La structuration favorise aussi un dialogue au niveau local. Ainsi, les groupements d’apiculteurs de deux districts ont été appuyés pour mener une concertation avec d’autres utilisateurs des forêts d’eucalyptus (charbonniers, exploitants forestiers), les communautés locales et les autorités, afin de rationaliser l’exploitation de ces forêts et de produire ainsi un miel de qualité.

 

Le Cite, au service des très petits entrepreneurs malgaches

 

Le Centre d’information technique et économique (Cite) est une ONG malgache qui offre aux très petits entrepreneurs (TPE) un ensemble intégré de services non financiers, allant de l’accès à l’information à l’accompagnement dans la mise en pratique de conseils pratiques, en passant par de la formation. Créé en 1967 par la Coopération française, le Cite était au départ un centre documentaire basé à la capitale, Antananarivo. Devenu association de droit malgache en 1996, puis ONG de droit malgache en 2009, le Cite a élargi ses activités et développé un réseau de quatorze antennes dans des villes de province, parfois grâce à son partenariat avec le Gret. Les antennes sont des centres de ressources de proximité proposant aux TPE des services d’information et d’accompagnement. L’accès à la médiathèque (renseignements par l’équipe, orientation, consultation sur place et emprunt des documents) se fait via une adhésion dont le montant dépend de la taille de l’entreprise (entre 2 000 et 10 000 ariary par an, soit de 0,8 à 3,7 euros). Les autres services sont facturés à l’heure ou à l’acte : achat de fiches et de documents (de 1 000 à 5 000 ariary), recherche de contacts (5 000 ariary de l’heure), appui-conseil personnalisé (entre 5 000 et 10 000 ariary), formation (entre 3 000 et 10 000 ariary selon le nombre de jours et le type de formation). Le catalogue des formations proposées rassemble des formations professionnelles techniques, en gestion, en design, en respect des normes, en commercialisation, en bureautique et internet.

 

L’accompagnement personnalisé des micro-entrepreneurs propose des appuis à la création d’entreprise, à la commercialisation, un diagnostic de la structure, la structuration en groupements, etc. Enfin, le Cite anime des plateformes de concertation avec les pouvoirs publics par filière et organise des rencontres et des salons professionnels. Le montant des adhésions et la vente des services ne couvrent pas l’ensemble du coût de l’appui aux TPE. Pour assurer sa pérennité économique, le Cite a développé une activité d’expertise et de gestion de projets de développement afin d’équilibrer ses comptes et de maintenir sa mission sociale.

La Gazette

 

 

Publié dans Revue de presse

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