Poème: "Souris" Rado

Souris
Souris et aie l’air gai !
fais semblant d’ignorer la morsure de la plaie
que tu as en toi, ô mon cœur ! Empêche les soupirs
de ne plus se faire entendre, et que tes yeux qui regardent,
rougis par les larmes, et couverts de buées
Rends-les plus forts pour qu’ils ne se noient.
Car dès le commencement
il était clair pour toi, que les lunes passeront
et laisseront tomber les feuilles après les premières pousses.
le printemps passera… la valiha arrêtera sa musique
il en sera ainsi aussi de l’amour qu’il a offert
Comme un bonheur précaire.
La sagesse ? Comprends-la !
S’efforcer de sourire quand on souffre. Se montrer gai
quand on a envie de pleurer
Ravale les larmes qui enserrent et envahissent,
elles se transformeront en perles, comme les grains de sable
enfermés des années durant dans le ventre d’une huître.
Les soupirs, cesse-les !
Sueur, p. 68
Mitsikia
Mitsikia ! miràna endrika !
K’aza odiana re akory izay fanetoky ny fery
ao anatinao, ry foko ! Pero aza ny fisento
tsy hipololotra intsony, ka ny masonao mijery
menamenan-dranomaso sy mifelan’entoento
Atanjaho tsy ho rendrika !
F’efa hatrany am-piandohana
no nazava taminao, fa ny volana handalo
ary hanintsana ny felana aorian’ny famololony,
Ny lohataona dia ho lasa… ny valiha hitsaha-kalo
Ary tahaka izany koa ny fitiavana natolony
Tsiro manam-piafaràna.
Ny fahendrena ve ? Fantaro !
Minia mitsiky raha ory. Minia mifaly raha tomany.
Ny ranomaso atelomy na mangeja sy mandifotra.
Fa hanjary « perla » izy, toy ny fasika mavany
Nokobonin-taona maro tao an-kibon’ito sifotra.
Ny toloko, atsaharo !
Dinitra, p. 68
Georges ANDRIAMA NANTENA (RADO)
Textes malgaches choisis et traduits par
François-Xavier RAZAFIMAHATRATRA