Tradition: hiver et fête riment en Hautes Terres
Tradition : Hiver et fête riment en Hautes Terres
Les Hautes Terres sont maintenant en plein dans les périodes festives du « famorana » et du « famadihana ». Voyage dans le temps.
Quand l'hiver commence à montrer ses griffes au mois de mai, une partie des malgaches pense à la fête.
« C'est après la récolte du riz vaky ambiaty que la période de la circoncision, ou famorana, et du retournement des morts, ou famadihana, débute. D'abord, le peuple a de quoi manger, et ensuite, le climat ne permet plus de travail de la terre », explique Henri Randrianjatovo, président du Tranokoltoraly et défenseur de la culture malgache.
La période s'étend jusqu'aux environs du mois d'octobre, le moment de revenir à la terre et aux cultures, toujours d’après Henri Randrianjatovo. « C'est le mois appelé Volambita. Ce sont les premiers coups de tonnerre. La robe des ambiaty blanchit. Ce sont autant de signes qui alertent à cette période. Alors, tout s'arrête ». Les ancêtres des malgaches savaient ainsi utiliser la nature comme un agenda pour fixer leurs activités, faute de calendrier.
Changement de mode
Mais du temps des rois, il n'y avait ni école de médecine, ni médecins. Alors, pour éffectuer la circoncision, les familles faisaient appele à des « spécialistes ». Daniel Randriamanalina, docteur en anthropologie et chef de département de malgache à l'Université d'Antananarivo explique. « À cette époque, dans la communauté, il y avait des spécialistes qui savaient, par don ou héritage parental, réaliser la coupure du prépuce ». De même, le famadihana était une cérémonie qui consistait à déplacer les dépouilles d'un proche enterré dans des lointaines contrées vers le tombeau familial.
« Mais les choses ont évolué, alors les familles qui ont les moyens de construire de nouveaux caveaux déplacent leurs proches des anciens tombeaux », ajoute Henri Randrianjatovo. Pareillement, la circoncision s'effectuait tous les sept ans, mais avec la venue de la civilisation occidentale, d’autres manières ont été adoptées.
Maminirina Rado
Mercredi 11 juillet 2012
L’Express