2012-10-03 Un réseau pour favoriser les échanges
Un réseau pour favoriser les échanges
Le réseau malgache des chemins de fer a pour objet de descendre vers la côte Est les produits d’exportation des Hauts-plateaux centraux. Outre les ressources naturelles des différentes régions traversées, il faut aussi compter sur les produits industriels avec les usines qui se multiplient un peu partout.
Ainsi, la ligne Tananarive-côte Est traverse, pour commencer le Plateau de l’Emyrne sur lequel se trouve la capitale. Il est producteur de riz et de maïs, et constitue une région prospère en élevage de bœufs. Ensuite, vient la zone forestière de Périnet qui produit des essences communes et précieuses utilisées comme bois de chauffage, bois d’œuvre et bois d’ébénisterie. La région de Brickaville est productrice de café, de canne à sucre, de graphite et les fruits tropicaux y abondent (bananes, mangues, oranges, mandarines, ananas, litchi, etc.).
Comme industries, Antananarivo compte des usines de conserves alimentaires (en particulier la Société industrielle et commerciale de l’Emyrne), des tanneries, des fabriques de chaussures et d’articles de voyage (Usine Ottino), des huileries et savonneries (Micouin et Pochard), une fabrique d’oxygène liquide (Caruelle), des rizeries, des chocolateries, ateliers mécaniques, des imprimeries, et des briqueteries. À Anjiro se trouve la Féculerie Fraise et Cie, au Mangoro la Féculerie Ottino.
Dans la région de Périnet-Moramanga, des exploitations forestières et des scieries (Société de la Grande île, Compagnie coloniale …) sont installées; au PK 965,500, la Sucrerie de la Bourdonnaise est implantée ; et dans la région de Toamasina même, la Société Rochefortaise exploite une usine de conserves alimentaires.
Les régions traversées par la ligne Moramanga-lac Alaotra sont productrices de manioc, de riz, d’arachides, de maïs, de tabac. On y pratique également des élevages de bœufs et d’animaux de basse-cour.
Comme industries situées au bord de la voie ferrée, on peut citer à Marovoay la Féculerie Romain et Etienne, à Ampangabe la Féculerie Ottino, à Andilanatoby la Rizerie Murat, Hardy, Négrel, à Manakambahiny la Rizerie Roussel et la Féculerie Micouin et Pochard.
Les régions riveraines de la ligne Tananarive-Antsirabe (TA) sont productrices de riz, de pommes de terre, de haricots, de maïs, de mimosa (écorce de tan), de vigne, de tabac, de lignite, de schistes bitumeux. En outre, l’élevage de porcs, moutons, oiseaux de basse-cour y est prospère.
Les principales entreprises qui sont installées le long de la TA, sont l’usine de savon de Behenjy, les rizeries d’Ambatolampy et d’Andavabato, et à Antsirabe les usines de conserves, brasseries, fabrique de tabacs, d’eaux gazeuses, rizeries, huileries, briqueterie.
Quant à la voie Fianarantsoa-côte Est, elle traverse une zone forestière où se trouvent des essences communes et précieuses ainsi que des régions productrices de café, de riz, de maïs, de fruits tropicaux. Les principales industries sont représentées par des rizeries, des usines de conserves de fruits et de légumes à Fianarantsoa, et des fabriques de salaisons et de saindoux.
En contrepartie, ces lignes ont pour mission de « monter » vers les régions peuplées de l’intérieur les produits d’importation ou d’origine locale : machines industrielles et outillage, quincaillerie et vaisselle, articles d’habillement et d’alimentation, automobiles, essence, pétrole et bitume, charbon, bois de chauffage et d’industrie, fruits et légumes locaux, etc.
Enfin, le trafic des voyageurs répond aux divers besoins de déplacement des populations entre les régions centrales qui sont les plus peuplées de l’île, et la côte Est. Depuis l’ouverture de la TCE, le trafic, tant de marchandises que de voyageurs marque dans l’ensemble jusqu’en 1946 une progression constante, alors que ces trente-trois premières années ont à subir « la triple épreuve des deux périodes anormales de guerre 1914-1948 et 1939-1945 et de la longue crise de 1930 à 1935 ».
Pela Ravalitera
Mercredi 03 octobre 2012
L’Express