Vacances scolaires: Voyage impossible pour la majorité des Malgaches

Publié le par Alain GYRE

Vacances scolaires: Voyage impossible pour la majorité des Malgaches 

Lundi, 04 Août 2014

 

Nous sommes actuellement en pleine vacances scolaires quoique les candidats au baccalauréat doivent encore patienter avant de « souffler » un peu avant les résultats dudit examen.

 

Mais d’une façon générale, la plupart des élèves profitent actuellement d’un break. Quand on parle de vacances, nombreux sont ceux qui pensent à des voyages dans des villes côtières afin de profiter de la chaleur, de la mer et du soleil, bien loin du froid d’Antananarivo. Ce n’est un scoop pour personne, les Malgaches sont pauvres à tel point que se déplacer pour les vacances scolaires est un luxe que de nombreuses familles malgaches ne peuvent pas s’offrir.

 

Après-midi dominical, l’avenue d’Analakely est très animée entre les jeux de société et les «one man shows». Devant la gare Soarano, une étrange file d’attente se fait observer. Malala une jeune mère y fait également la queue avec ses deux petits garçons et nous explique : « Mon fils aîné, Dylan a insisté pour venir faire un tour de cheval ici. Il y a deux ans, nous avons passé nos vacances à Mahajanga et il a fait un tour à cheval au bord de la mer. Cette année, nous ne pouvons pas nous permettre de partir, il a demandé à ce qu’on vienne ici et monter à cheval. » Sourire aux lèvres, Dylan s’amuse et fait découvrir à son jeune frère l’amour de l’équitation. Mère au foyer, Malala est épouse d’un policier routier et avec le salaire de son mari, ils ne peuvent s’offrir le luxe de partir en vacances chaque année.  « Nos enfants sont déjà entrés à l’école et avec nos loyers et leurs écolages, la nourriture, il nous est impossible de partir en vacances chaque année. Alors nous économisons beaucoup de sorte qu’on puisse  partir en vacances tous les trois ans ».

 

Malala et son mari ne sont pas les seuls à se priver de vacances, plus loin au jardin d’Ambohijatovo Njaka est venu avec sa famille composée de 3 enfants. L’objectif  est de distraire les enfants pour qu’ils oublient le temps d’un après-midi qu’ils ne peuvent pas partir en vacances. Njaka témoigne : « Ma fille aînée a 16 ans et elle n’a jamais vu la mer de toute sa vie. Il nous arrive de partir à Antsirabe ma ville natale mais c’est juste en cas d’urgence ou de décès dans la famille. Ma femme travaille dans une entreprise de zone franche à Andraharo et je suis chauffeur de bus, alors nous n’avons pas assez d’argent pour les vacances. » Avec un sourire, sa femme note : « Nous avons pu sortir en famille aujourd’hui car je viens de toucher mon salaire et mon mari et moi voulons que nos enfants s’amusent un peu. »

 

Les vacances scolaires sont en effet faites pour que les élèves s’amusent d’une manière ou d’une autre avant d’entamer une nouvelle année scolaire. Les parents comprenant cela font de leur mieux avec le peu de moyen qu’ils ont pour que leurs enfants ne se sentent pas délaissés.

 

Yanne Lomelle

La Gazette

 

Publié dans Revue de presse

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