Poème: AU CREPUSCULE
AU CREPUSCULE
L’air sent bon les épices
Le vent embrasse les manguiers
Les pirogues glissent
Sur l’eau bleutée
Des hérissons en vadrouille
Surgissent
Le long des rizières
Une colonie de grenouilles
Offrent un concert
La robe blanche d’un ibis
Sur une branche cassée
Se détache
Dans la brume qui tisse
Ses reflets argentés
En terre malgache
Je devine le sentier,
Je marche
Et soudain, retentissent
Les cris d’un gibier
Qui se cache
Mes chaussures crissent
Sur les cailloux
Mes yeux se plissent
Je regarde partout
Dans la campagne sombre
Entre les girofliers
Je vois danser des ombres
De tous les côtés
Un jeu de pénombres
Dû à des paysans
Qui s’encombrent
De produits des champs
En fait, des gens comme nous
Finissant la journée
Et qui déambulent
Le long des sentiers
Je contemple incrédule
Ces silhouettes floues
Magie du crépuscule
En cette fin du mois d’août
J’entends un hibou
Au loin qui hulule
Je vois de la fumée
Jaillir d’un monticule
J’arrive devant chez nous
La porte s’ouvre, je recule
Ma fille me tend les bras
Je l’embrasse sur la joue
Elle serre un peu son pull
Qu’elle a autour du cou
Sous l’air frais, elle tremble
Dedans, il fait plus doux
Nous rentrons ensemble
Chez nous à Tainakoho(1)
(1)Nom de notre propriété à Matanga (Vangaindrano)
Blandine Jacquet Johasy