Poème: AU CREPUSCULE

Publié le par Alain GYRE

AU CREPUSCULE

 

L’air sent bon les épices

Le vent embrasse les manguiers

Les pirogues glissent

Sur l’eau bleutée

Des hérissons en vadrouille

Surgissent

Le long des rizières

Une colonie de grenouilles

Offrent un concert

 

La robe blanche d’un ibis

Sur une branche cassée

Se détache

Dans la brume qui tisse

Ses reflets argentés

En terre malgache

Je devine le sentier,

Je marche

Et soudain, retentissent

Les cris d’un gibier

Qui se cache

 

Mes chaussures crissent

Sur les cailloux

Mes yeux se plissent

Je regarde partout

Dans la campagne sombre

Entre les girofliers

Je vois danser des ombres

De tous les côtés

Un jeu de pénombres

Dû à des paysans

Qui s’encombrent

De produits des champs

 

En fait, des gens comme nous

Finissant la journée

Et qui déambulent

Le long des sentiers

Je contemple incrédule

Ces silhouettes floues

Magie du crépuscule

En cette fin du mois d’août

J’entends un hibou

Au loin qui hulule

Je vois de la fumée

Jaillir d’un monticule

 

J’arrive devant chez nous

La porte s’ouvre, je recule

Ma fille me tend les bras

Je l’embrasse sur la joue

Elle serre un peu son pull

Qu’elle a autour du cou

Sous l’air frais, elle tremble

Dedans, il fait plus doux

Nous rentrons ensemble

Chez nous à Tainakoho(1)

 

(1)Nom de notre propriété à Matanga (Vangaindrano)

Blandine Jacquet Johasy

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