Conte: Fils-unique, Fils de Grand-Seigneur
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Fils-unique, Fils de Grand-Seigneur
Il était une fois, dit-on, un certain Grand-Seigneur qui avait deux femmes. Il leur dit :
- Celle d’entre vous qui n’aura pas de triplés je la répudierai!
Après cela, l’une des femmes a eu des triplés, tandis que l’autre n’a eu qu’un seul enfant. Alors, il a rejeté cet enfant, le Petit-Dernier. Mais sa grand-mère l’a recueilli et l’a élevé.
Après quelques temps, ils sont allés dans la forêt, et ils y ont trouvé un rat. L’enfant, l’unique l’a pris et l’a élevé. Et quand le rat est devenu grand, il l’a remis en liberté. Ensuite, ils ont trouvé un milan. L’enfant l’a élevé. Et quand le milan est devenu grand, il l’a remis en liberté. Ensuite, après quelques temps, il a trouvé un certain serpent, un petit de serpent. Il l’a pris et il l’a élevé. Il l’avait mis dans de l’eau. Et le serpent a grandi, il a grandi…
Et le garçon s’appelait Fils-Unique. Un jour le serpent lui a dit :
- Dis ! Fils-Unique, demande donc pour moi un poulet à ta grand-mère.
Alors Fils-Unique y est allé :
- Dis Grand-mère, donne-moi donc un poulet ! La bête que j’élève réclame un poulet.
- Prends-en un dans le poulailler.
Il en a pris un. Il l’a jeté dans l’eau. Le serpent n’en a fait qu’une bouchée. Une autre fois :
- Dis, Fils-Unique, demande donc pour moi une poule à ta grand-mère.
Fils-Unique y est allé :
- Dis, Grand-mère, donne-moi donc une poule pour la bête que j’élève.
- Prends-en une dans le poulailler.
Il en a pris une. Il l’a jeté dans l’eau. La bête n’en a fait qu’une bouchée. Puis elle a dit :
- Dis ! Fils-Unique, change-moi d’endroit, car je suis à l’étroit dans cette eau.
C’est que le serpent allait bientôt atteindre sa taille adulte. Il l’a changé d’endroit. Il l’a mis dans un endroit où l’eau était plus abondante.
Bientôt il réclame :
- Dis ! Fils-Unique, demande donc pour moi un coq à ta grand-mère.
Alors, il y va :
- Dis ! Grand-mère, donne-moi un coq ! La bête que l’élève réclame un coq.
- Prends-en un dans le poulailler.
Il en a pris un. Il l’a jeté au serpent, qui n’en a fait qu’une bouchée. Bientôt…, il va demander un jars.
- Dis, Fils-Unique, demande donc pour moi un jars à ta grand-mère.
Alors, Fils-Unique y est allé :
- Dis ! Grand-mère, donne-moi donc un jars pour la bête que j’élève.
Alors, elle lui donne un jars. Il le lance au serpent, qui n’en fait qu’une bouchée.
Bientôt il exige ;
- Dis ! Fils-Unique, demande donc pour moi un veau à ta grand-mère.
Alors il y va ;
- Dis ! Grand-mère, donne-moi donc un veau pour la bête que j’élève.
Alors :
- Prends-en un dans le parc.
Il prend un veau. Il le lance au serpent , qui n’en fait qu’une bouchée.
Alors, un autre jour, il dit !
- Dis ! Fils-Unique, demande donc pour moi un taureau à ta grand-mère.
Il retourne alors chez sa grand-mère ;
- Dis ! Grand-mère, donne-moi donc un taureau pour la bête que j’élève.
- Prends-en un dans le parc.
Il prend un taureau. Il le lance au serpent, qui n’en fait qu’une bouchée.
Et puis, un jour, il dit :
- Dis ! Fils-Unique, nous allons partir ! Va demander la permission à la grand-mère.
Il va lui demander la permission ;
- Dis ! Grand-mère, nous allons partit, avec la bête que j’élève ;
- N’y vas pas. Tu vas te faire manger par les serpents.
A apercevoir l’île, Fils-Unique
(- Alors , il avait relâché le serpent ?
- Mais oui, il l’avait relâché. Il l’avait relâché.)
Et ensuite, le serpent lui a dit :
- Toi, construits une maison sur mon dos.
Il s’est mis à construire la maison.
- Dis ! Ça ne te fait-il pas mal, demande Fils-Unique au serpent ?
- Mais non, continue toujours à construire la maison.
- C’est fini ?
- Oui.
- Alors, installe-toi dedans.
Alors ils sont partis. Ils ont marché… Et les voilà arrivés au bord de la mer. Ils ont traversé la mer, et ils ont touché à leur but : une île peuplée uniquement de serpents. C’étaient des serpents énormes, et il y en avait tant ! Et chacun d’eux était grand comme une maison…
Dès qu’ils ont commencé à apercevoir l’île, Fils-Unique a vu les monstres : ils se léchaient déjà les babines avec leur longue langue rouge ! Ils se léchaient les babines en les voyant arriver. Et comme ils étaient déjà assez près, les monstres étaient déjà tout contents…
- Voilà notre camarade qui nous apporte de quoi manger!
- Ah bah, dit le serpent ! Celui-ci, je ne vous le donne pas. Nous avons fait un pacte de sang là-bas, dans son pays.
Donc, le serpent n’a pas accepté de le leur donner. Mais en arrivant, le garçon voit encore un autre monstre.
- Oh, s’il te plaît, ramène-moi chez moi !
- Mais non, ils n’oseront pas te manger, dit le serpent.
Mais les autres criaient :
- Dis ! Découpe-nous en une petite ration !
- Non ! Nous avons fait un pacte de sang. Je ne vous le donne pas.
Donc, ils étaient arrivés là. Mais au bout d’un certain temps, le serpent va ramener chez lui.
Or, une fois arrivés, aussitôt la mer passée, le serpent avait donné un talisman à son ami humain.
- L’ami, voici un talisman. Ce talisman, tu peux lui faire des invocations.
Il avait donné son talisman au garçon, et avec ce talisman Fils-Unique n’a pas tardé à devenir un richard.
Alors, après cela, comme il était devenu un richard, ses frères sont allés en parler à leur père/
- Dis ! Papa, Fils-Unique est devenu un richard !
On lui a demandé comment il avait eu cette richesse :
- Comment as-tu eu toute cette richesse ?
- Oh, par mes peines et mes misères, tout simplement.
Ils lui ont donné beaucoup d’alcool.
- Comment as-tu eu toute cette richesse ?
- Oh…
Alors, ils lui ont encore donné de l’alcool. Et lui :
- Oh, ça, les amis, c’est venu d’un talisman que j’ai eu d’un serpent !
Et comme il avait dit cela…
Et puis le serpent lui avait donné un arbre qu’il avait planté là-bas… ! Il l’avait planté là-bas, tout seul, au bord de la mer.
Et, en plus de cela, voilà que Fils-Unique était redevenu pauvre, misérable… Et, en plus de cela, ses frères, qui lui avaient pris le talisman, l’avaient enfermé dans une malle, au fin fond de leur malle.
Et puis, aussitôt après… Comme il était redevenu pauvre, misérable, il est allé s’installer sous cet arbre. Et là il s’est mis à pleurer. Le serpent l’a entendu, et il est venu. Il lui a dit :
- Qu’est-ce qui te fait pleurer ?
- Oh, c’est mon talisman. Ils m’ont donné de l’alcool, et à cause ça je leur ai tout avoué. je leur ai tout avoué.
- Bon ! Alors, ce sont les autres animaux que tu as élevés qui pourront récupérer ton bien, le Milan et le Rat.
Alors, on a convoqué le Milan et le Rat.
- Bon ! Moi, dit le rat, récupérer son bien dans la malle, je peux le faire, mais le transporter, je ne le pourrai pas !
- Bon ! Moi, dit le Milan, transporter son bien, je peux le faire, mais je ne pourrai pas le prendre dans la malle !
Alors, après cela, le Rat est parti. Un moment après, il était chez Grand-Seigneur et sa famille, justement au moment où ils mangeaient. Il s’est mis à fourrager dans la malle.
- Qu’est-ce que ce maudit rat peut bien grignoter ?
(Grand-Seigneur) se met à taper sur la malle. Le rat s’arrête un moment, et puis il recommence de plus belle. (Grand-Seigneur) tape sur la malle, aussi longtemps que le rat reste dedans.
Le rat s’est emparé du talisman, qui se trouvait tout en bas, au fond de la malle, et il l’a emporté ailleurs. Et puis il est revenu. Et leur malle, elle était pleine d’argent. Le Rat est entré dedans et il a rongé leurs billets, il les a tous rongés, au point que tout était réduit en petits morceaux. Et il est sorti dans la cour.
Alors, le Milan est arrivé, et il ale talisman très facilement, et le garçon est redevenu un richard ; hop ! Le Milan a raflé le talisman, et le Rat avec. Et puis Fils-Unique est redevenu un richard…
Voilà, c’était mon conte.
- Que ceux qui ne disent pas : « conte »
Brûlent leurs haillons dans la maison de leurs beaux-parents !
- conte, conte, et zut !
Fulgence FANONY
Le tambour de l’ogre
Littérature orale Malgache
tome 2
L’Harmattan