Poème: Il y a du vert au bout de la rue... Lucienne Rahabarisoa
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Il y a du vert au bout de la rue...
Du rouge aussi.
Je marche vers ces couleurs...
Il y a dans mes pas,
comme un chant de bonheur
qui me fait aimer la vie !
J'arrive…
Dans leur verts écrins, les fleurs rougissent aux caresses du soleil,
Et là-bas,
sans souci du réveil,
Le lac dort encore
bercé par la houle timide
qu'invente la brise
à travers les roseaux…
Mon bonheur enfle, grossit,
éclate enfin et s'élance,
léger comme un duvet,
doux comme un baiser,
pour se poser sans bruit,
essoufflé et surpris
sur une branche.
Qui donc à fait pleurer ces dames vêtues de violet ?
Leurs fins mouchoirs de dentelles vertes
retiennent en vain les gouttes de larmes qui mouillent les passants…
Mais qu'importe !
Elles n'en sont que plus belles ces dames !
et mon bonheur comme une barque sans rame,
s'en va à la dérive embrasser le soleil…
Ô ma ville mon amie !
Tu pleures et tu chantes,
Tu souris et m'enchantes
comme une enfant au cœur
indécis !
Ma ville que le soleil tient à bout de bras,
chargée de couleur, de parfums et de vie !
Ce matin je marche dans tes bras
le cœur reconnaissant d'amour !
Et je souris, attendrie,
aux grandes dames qui pleurent toujours…
Octobre 1980
Lucienne Rahabarisoa
Qu'en est-il aujourd'hui de ma ville, de cette douceur de vivre, de toute cette beauté perdue et fatiguée, malade de respirer cette fumée noire et l'odeurs des égouts et d'alcool ? Sourde de tous ces bruits de moteurs et de musique de foire tout au long de ses rues ? Triste de porter son peuple affamé et pourtant toujours debout, toujours un mot pour rire, désespérée de ses mendiants dont le nombre augmente de jour en jour...