Poème: La croûte. - Hanitr'Ony

Publié le par Alain GYRE

Photo: Thomas Pesquet

La croûte.

 

De ma terre

Le sang vert a déserté

Les veines,

Les peines

Ont remplacé

Les tracés des routes

Croûtes de galère

Cicatrices vivaces

Des funestes desseins

De despotes.

L'île rouge à feu à sang

Frappée, huée, chevauchée,

Brûle sur le bûcher !

Ile rouge toujours fidèle

Au poste de mère,

Porte le rêve

De ses enfants

Survivants des damnés.

 

De ma terre

Pourtant les artères

Véhiculent de grandes valeurs

Tapies dans le cœur

Des femmes et des hommes.

Celles, incorruptibles,

Qui animent leur étincelant

Regard vibrant d'intelligence,

Celles qui ravivent leur Espoir,

Qui maintiennent incandescent

Et vivant au moindre souffle

Le feu unique

Qui les caractérise

Feu doux, feu fort

Flammes ardentes

De courage, et d'amour...

 

Flammes et braises - jusqu'aux forêts -

Couvertes d'un voile brumeux de loques,

cachées dans les ventres vides,

Ou sous les béants trous des consciences des nantis avides

Qui profitent de la vie, "carpe diem" !

Et qui envoient à la mort.

Ombre dans les trous glissants

où croupit la boue

Parfois dérangée par les mains

d'enfants assoiffés sous la pluie,

affamés, kere

Qui vont servir de prétextes

A de nouveaux aumônes détournés ;

La remuent

De patinantes roues chauves

De taxi-brousses, tac s'ils broutent,

- Peut-t-on appeler cela des routes -

Pauvre boue !

 

De ma terre

Le silence des sables déserts

Des ors extraits, des volées pierres,

Finance les pires exactions,

Complice injuste

Des sans cœur, des purgés du cerveau

Des automates de sous

Qui dessous les tables

Franchissent les lignes blanches

Et refusent toutes les priorités.

Le prix de mauvaise conduite

Est hélas le nombre de morts.

 

De ma terre

Le sang vert a déserté

Les veines,

Les arbres peinent,

Le sang rouge ruisselle

Tracé des routes

Déroutes de galère

Artifices efficaces

Des funestes desseins

Des despotes.

Mais irrépressible et irrésistible

Dans ce volcan endormi

La lave vaillante "afotroa"

Que le sommeil couvre bien

Sous la fièvre du mal

Sous le soleil des îles,

Érompra !

Ses valeurs, sa force

Sa sagesse coulera

Sur ma terre...

ma terre unité

Profondément fertile.

 

Hanitr'Ony

17/09/2021

Photo: Thomas Pesquet

Publié dans Poèmes, Hanitr'Ony

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