Conte: Origines de l’eau, des montagnes, des plaines

Publié le par Alain GYRE

 

Origines de l’eau, des montagnes, des plaines

Conte Bara

Recueilli à Ivohibé (province de Betroka)

 

Tout à fait au commencement, dit-on, il y avait trois Zanahary.

L'aîné s'appelait Katomaratompo, le second Ratomarafefy et ]e troisième Ratomaranaina.

Lorsqu'ils voulaient faire quelque chose, chacun avait sa spécialité Ratomaratompo façonnait les corps, Ratomarafefy les gardait de tout 'dommage, Ratomaranaina leur donnait la vie.

Quand les Bara font des sacrifices, lorsque par exemple il y a un malade dans la famille, ils tuent un bœuf à L'Est de la maison, puis tournent la victime vers l'Est, parce que, disent-ils, c'est la direction d'où viennent toujours les Zanahary. Puis ils font cette prière::

« Toi, Ratomaratompo, maître de tous les corps, nous te faisons une offrande avec ce bœuf, car c'est toi qui as fait les pieds et les mains! Toi, Ratomarafefy, qui protèges de tout dommage, de toute maladie, protège-nous, protège nos vies, que les Fahavalo ne nous atteignent pas! Protège-nous, pour que nous vivions longtemps. Nous t'appelons aussi, Ratomaranaina, car c'est toi le maître de la vie et du sang! Ne laisse pas s'en aller notre vie et notre sang! Voici un bœuf que nous t'offrons pour racheter notre vie et celle de nos parents malades. »

 

Ratomaratompo, Ratomarafefy et Ratomaranaina avaient des goûts différents l'un préférait l'eau, l'autre les montagnes, le troisième les vallées. Ratomaratompo, qui était l'aîné et avait le pas sur ses frères, fit d'abord l'eau, et à ce moment-là il n'y eut que de l'eau. Alors Ratomarafefy étendit les mains et déploya sa force pour tarir une partie de l'eau et faire les montagnes, qui se dressèrent hors de l'eau. C'est en frappant l'eau avec ses mains qu'il la dessécha en partie et fit surgir les hautes terres.

Ratomaranaina, le dernier né, vint à son tour; il étendit les mains, déploya sa force et frappa une partie des montagnes; elles s'aplatirent aussitôt et devinrent des plaines fertiles.

Contes de Madagascar

Charles RENEL

Troisième partie

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