Conte: Pourquoi la mer devint salée…

Pourquoi la mer devint salée…
Un jour, Dieu créa deux animaux géants : un dinosaure et un rhinocéros. Il décida de les confier à un homme : Rakamo ou « monsieur le paresseux ». Ce fut Rakamo qui s’occupa d’eux, leur donna à manger et les surveilla.
Un matin, Dieu fit appeler Rakamo et lui dit :
- J’ai vu que tu t’occupes bien de mes animaux, alors je te donne une femme qui deviendra ta femme ; elle sera une autre partie de ton corps ; désormais, tu n’es plus seul.
Rakamo était très content d’avoir une charmante compagne. Il remercia Dieu et lui promis d’être digne de sa confiance et de sa récompense ;
Un jour, Dieu lui dit :
- Je vais aller très loin, cher Rakamo, je vais rendre visite aux autres animaux dans le pôle sud du globe. Je te confie la garde de mes deux animaux, veille bien sur eux jusqu’à mon retour.
Rakamo lui promit qu’il les surveillerait bien. Mais comme il devait bien s’occuper de la jeune femme, Eva, qu’il emmena promener très loin, Rakamo oublia de donner à manger aux deux géants…
Un matin, il voulut faire connaître à sa femme une région éloignée qui se trouvait à deux jours de marche au moins ; il oublia à nouveau de laisser de la nourriture aux géants que Dieu lui avait confiés.
Alors, le deuxième jour de l’absence de monsieur Rakamo, les deux géants commencèrent à avoir faim et à devenir nerveux. Ils se mirent à dévorer tout ce qu’ils avaient autour d’eux : les petits animaux de la forêt (singes, oiseaux, etc…). Au bout de trois jours, l’île était déserte !
Il ne restait donc plus que les deux géants, mais leur faim était toujours inassouvie et Rakamo n’était pas encore rentré.
Alors les deux géants se battirent entre eux. Ce fut le combat des géants. Comme le rhinocéros avait une corne très pointue, il perça le ventre du dinosaure. Alors, ce dernier s’enfuit dans la mer, mais à peine y arriva-t-il qu’il rendit son dernier souffle. La mer était couverte de sang, c’est ainsi qu’elle devint salée.
Meltine Niintsoa
Angano
Contes et histoires de Madagascar
Recueillis, traduits et adaptés par
Bernard et Monique CLAVERIE
Lettres de l’Océan Indien
L’Harmattan