Poème: SEUL- Max Randriantefy
Seul face à l’immensité de la mer, comme un tsunami resurgissaient toutes les étapes de sa vie. Les joies et les peines y cafouillaient, et des rires et des larmes les accompagnaient. Mais tout a une fin définie d’avance …

SEUL
La vue de l’éternel ressac de la mer
Enterre pour un temps cette angoisse qui le guette
Faites enfin qu’on écrive son ultime requête
Qui reflète le trajet de sa vie sur terre.
La vague qui clapote sur la pirogue qui passe
Trépasse dans sa tragique chute sur le rivage
L’image de sa lente agonie sur la plage
Dégage un ressenti de défaite sans classe.
Il s’était muni de ses écrits de guerre
L’air qu’il respirait était la fierté
D’aimer son pays ses villes et ses terres
Naguère un Eden mais qui fut saccagé.
Le refuge du guerrier n’est plus que paroles
Où s’envolent dans ses verves des phrasés sans effet
Jetés entassés dans un coin sur le sol
La folle chevauchée de sa plume son épée.
Le temps qui passait a érodé son courage
L’âge qui s’enfuit ne fut plus son compagnon
Le lion sans ses dents aujourd’hui enrage
D’une page tournée bien loin des lampions.
L’oubli dans la solitude de la vieillesse
Agresse sa souvenance d’une vie de combats
La joie de la victoire dans divers débats
Va bientôt lui manquer et bonjour tristesse !
Max Randriantefy