Conte: TENIKI - Raymond DECARY
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TENIKI (1)
Conte Bara
Teniki est là-bas, Teniki est ici.
Sa maison de pierres assemblées (2) n'est pas fermée. « Me voici, moi ton père ». « Me voici, moi ta mère ».
Son père, Trimu, a tué son fils.
Le fils mort, la mère a ramassé les os de son enfant ; elle les a pilés dans un mortier de fer (3), avec un pilon en fer. Une fois pilés, elle les a mis dans une grande jarre ; elle y a mis du coton pour chauffer les os ; les os ont éclos ; la mère soigne l'enfant qui est dans la grande jarre.
La mère a acheté un très long couteau.
Le père travaille aux champs ; quand il arrive de là-bas, la femme dit à Trimu : « Regarde mes affaires qui sont mangées jusqu'au bout par les rats ». Trimu grimpe, l'enfant prend le couteau, il a coupé le cou de Trimu, la tête de Trimu est détachée, le corps est tombé à terre, la tête est restée au grenier (4).
Notes :
(1) Ce conte, également reproduit par J. Faublée dans ses «Récits Bara », est indépendant du précédent. Mais, en fait, il en constitue une suite avec la conclusion, qui est la mort de l'ogre.
(2) Dans la note I du conte « Teniky », il a été expliqué que l'entrée de la grotte ou maison de pierre, était formée de blocs de pierre taillée.
(3) Les Malgaches ne possèdent ni mortiers ni pilons de fer : mortiers et pilons sont en bois. Autrefois cependant, on trouvait aussi sur les Plateaux quelques mortiers de pierre
(4) Cette fin du conte est, comme on le voit, bien différente : la barre de fer rougie au feu est remplacée par un simple coutelas.
Contes et légendes du Sud-Ouest de Madagascar
Raymond DECARY