Faux Cap – Un gros-porteur se brise en deux

Publié le par Alain GYRE

Faux Cap – Un gros-porteur se brise en deux

13.05.2016

Faux Cap – Un gros-porteur se brise en deux

Échoué au large de la pointe Sud de Madagascar, le vraquier panaméen MV New Mykonos s’est brisé en deux. Une partie des 160 000 tonnes de houille piégées dans ses cales s’est échappée.

Sans issue. Après s’être échoué dans la pointe sud de Madagascar, à huit kilomètres au large de Faux Cap le 29 janvier, le MV New Mykonos, un imposant vraquier de pavillon panaméen, chargé de 160 000 tonnes de houille, s’est brisé en deux. Seul le bout de la proue de ce gros porteur de 280 mètres de long et de 35 mètres de large, ainsi que la cheminée, la grue et la superstructure qui abrite le poste de pilotage renversé, apparaissent aujourd’hui timidement au milieu des vagues. Tout le reste de ce géant des mers est enfoui à 25 mètres dans l’océan. Selon les informations communiquées, ce gros-porteur gît dans les profondeurs depuis maintenant près d’un mois et quelques jours.

Le 29 janvier, alors qu’il faisait cap sur l’Inde avec sa cargaison, après avoir levé l’ancre au port de Richard Bay en Afrique du Sud, trois jours plus tôt, le MV New Mykonos s’est retrouvé immobilisé, lorsque sa poupe a buté contre un monticule sablonneux qui piège dangereusement, à 13 mètres de la surface, les mastodontes de cette taille. Avec sa charge pondéreuse, le tirant d’eau du vraquier panaméen était de 17 mètres, à tel point qu’il n’avait aucune chance de passer. Le choc a provoqué une voie d’eau dans sa coque renforcée. Soumis à l’épreuve des houles et de son propre poids, le MV New Mykonos dont la plus grande partie avait encore une faible flottabilité après l’accident, s’est sectionné sous son poids et sous l’effet de la pression, au bout d’un mois d’échouage. Début avril, la structure abimée s’est brisée en deux. La première semaine du naufrage, des remorqueurs ont été dépêchés sur place, pour essayer de tirer le navire et le remettre à flot, mais après constat des dégâts, l’opération a dû être interrompue. Avec cette dislocation de la structure, tout espoir d’enlever le bateau semble réduit à néant.

Cimetière

«Une faible quantité de charbon de terre s’est échappée de la coque fracturée. La majeure partie est toujours piégée dans les compartiments. Aucun risque de pollution par hydrocarbure n’est, en revanche, à craindre. À la mi-mars, les près de 2 500 tonnes de carburant destinées à faire tourner les machines pendant la longue traversée jusqu’ en Asie, ont déjà été pompées. Les circuits hydrauliques ont été de surcroît, purgés et tout le produit d’entretien se trouvant à bord, a été éliminé. Le tout a été chargé dans un bateau mobilisé dans le cadre des opérations de secours, lequel a déjà quitté le territoire malgache», rassure Roland Rakotondrasata, directeur général de l’Organe de lutte contre les événements de pollution marine par les hydrocarbures (OLEP).

Interrogé sur les impacts écologiques du naufrage, il assure que la zone des techni­ciens ont passé au peigne fin, et aucun cadavre d’animaux marin n’a encore été retrou­vé. Un rayon de plus de 200 mètres autour de l’épave est exploité par les pêcheurs, un indice, signe de salut pour la vie sous marine, menacée par l’émanation, suivie d’un dépôt en profondeur de houille. Les négociations battent leur plein sur la drague du charbon de terre, retenu dans l’épave.

L’état malgache met la pression sur l’armateur ainsi que la compagnie d’assurance du gros-porteur, pour la célérité de l’enlèvement du produit menaçant ainsi que les indemnisations. Alors que l’opération devrait être entamée cet hiver, dès que les conditions climatiques seront plus favorables, le MV New Mykonos, placé sous surveillance, risque fort de finir à jamais dans les fonds marins du Faux Cap.

Seth Andriamarohasina

http://www.lexpressmada.com/

Publié dans Environnement, Pollution

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article