2012-07-10 Les étrangers mis en garde en 1973

Publié le par Alain GYRE

Les étrangers mis en garde en 1973

Nous avons lu pour vous dans un nu­méro du Bulletin de Madagascar en 1973, les nouvelles d’un complot et des sabotages ourdis par des étrangers.
2 juillet : Cérémonie d’inauguration de la Banque centrale de la République malgache, en présence d’Albert-Marie Ramaroson, ministre de l’Économie et des finances. Il souligne notamment dans son discours que la «journée d’aujourd’hui marque l’indépendance monétaire » de Madagascar.
4 juillet : Le tribunal donne son verdict sur l’affaire du 13 mai 1973 à Antananarivo : deux ans d’emprisonnement ferme pour Manandafy Rakotonirina, leader du MFM, condamnation à six mois d’emprisonnement ferme pour sept de ses co-accusés parmi lesquels Michel Babylon, Olivier Relahy et le journaliste Georges Rasami­zanany, et condamnation à six mois d’emprisonnement avec sursis pour chacun des autres prévenus.
5 juillet : Le général de division Gabriel Ramanantsoa, chef du gouvernement, reçoit en audience à Ampahibe Tahar Gaïd, ambassadeur d’Algérie porteur d’un message du président Boumediene. Ce dernier l’invite à la Conférence au sommet des pays non-alignés prévue se tenir à Alger en septembre suivant.
6 juillet : Obsèques du Dr Paul Radaody-Ralarosy, décédé dans
un hôpital parisien le 1er juillet, à l’âge de 65 ans. Il était le président de l’Académie malgache et ancien inspecteur général de la Santé publique. L’enterrement a lieu dans le caveau familial à Nambo­aty, sur la route d’Ambohi­manga.
9 juillet : Le ministre Albert-Marie Ramaroson décide de
porter le prix du gramme d’or à 300 Fmg lors de l’inauguration d’un chantier d’exploitation aurifère à Masokoamena, dans la province de Mahajanga. L’or qui y sera recueilli, servira de réserve au Trésor national. L’exploitation se fera avec les artisans locaux, les jeunes travailleurs volontaires et le Service civique. Le gouvernement exploitera de cette façon les gisements qui existent dans tout le pays. L’or obtenu renforcera le FMG. Le ministre de l’Économie déclare que seul l’État peut acheter de l’or et met en garde les étrangers habitués à trafiquer avec l’or.
11 juillet : D’ailleurs durant cette tournée, dans la province de Mahajanga, le ministre Ramaro­son réunit à la Tranompoko­nolona de Marovoay les étrangers résidant dans la ville pour les prévenir. « Ne vous immiscez pas dans les affaires des Malgaches. Certains d’entre vous préparent des sabotages pour couler notre économie, pratiquent des prix illicites, violent la loi sur la restriction des changes, exportent illégalement certains produits, corrompent ou maltraitent des Malgaches. Nous ne tolèrerons plus que vous vous engraissez injustement et à notre détriment. Quittez Madagascar si vous ne voulez pas vous conformer aux lois qui y sont en vigueur ».
12 juillet : Le lendemain, c’est au tour du colonel Richard Ratsimandrava, ministre de l’Intérieur, en visite officielle à Mandritsara, de prévenir la population de cette ville contre les manœuvres de certaines « personnes malintentionnées » dont des étrangers. Elles incitent les Malgaches à s’embarquer dans des luttes ethniques et tribales.
« Nous ne tolèrerons jamais que des étrangers s’immiscent dans nos affaires de politique intérieure », déclare-t-il en substance.
13 juillet : Au cours d’un grand meeting public à Maha­janga, le colonel Ratsimandrava révèle, en effet, la découverte par les services de son département d’un vaste complot visant à renverser le gouvernement du général Ramanantsoa. Le plan du complot qui prévoit quatre étapes est l’œuvre de Denizet, hôtelier de son état à Nosy Be. Le ministre de l’Intérieur exhorte la population à la vigilance et à l’union, et donne l’assurance que tout sera fait pour déjouer les manœuvres des détracteurs du régime.
17 juillet : « Nous apprenons avec une profonde satisfaction l’écrasement du complot impérialiste qui avait voulu remettre en cause les acquis du peuple malgache. À cette heureuse occasion, le peuple et le Parti guinéen et moi-même vous adressons nos félicitations et vous exprimons notre sympathie et notre solidarité agissante ». Telle est la teneur d’un message envoyé par le président guinéen Sékou Touré au général Gabriel Ramanantsoa à la suite de la découverte du complot Denizet.

Pela Ravalitera

Mardi 10 juillet 2012

L’Express

 

Publié dans Notes du passé

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