2012-07-27 Les premiers vols aériens Madagascar-La Réunion

Publié le par Alain GYRE

Les premiers vols aériens Madagascar-La Réunion

Tour à tour en 1929 et en 1935, , les aviateurs Goulette puis Touge complètent
« leurs raids audacieux » Paris-Antananarivo en effectuant la liaison aérienne Madagascar-La Réunion.
Un peu plus tard, le 9 juillet 1938, le premier avion commercial atterrit sur le terrain de La Posses­sion. L’appareil est piloté par Avignon et parmi ses passagers invités, on remarque le commandant Dagnaux, directeur de la Régie Air Afrique. Il vient reconnaître les possibilités d’une ligne régulière, à la suite d’une étude préliminaire faite par René Lefèvre. L’appareil utilisé est un trimoteur d’Air Afrique, un « Bloch 120 » de série, spécialement équipé pour cette traversée d’un réservoir d’essence supplémentaire qui augmente son rayon d’action.
Les études entreprises sont concluantes : la création d’une ligne régulière entre Madagascar et La Réunion est décidée. Pour la réaliser, il faut parfaire l’infrastructure et installer un réseau de protection radiogoniométrique approprié. Ce vaste programme qui prévoit l’utilisation d’amphibies « Syroski », envisage l’ouverture de la ligne au cours de l’année 1940. Mais la guerre ne permet pas la réalisation de ce projet et les évènements qui suivent l’armistice isolent l’île de La Réunion dans l’océan Indien.
À son retour du front, Assol­lant, chef du Service de l’aéronautique civile de Madagascar, est chargé d’étudier de nouveau la possibilité de relier les deux îles par la voie aérienne, avec les seuls moyens dont dispose son service. Dès son arrivée, il accomplit un premier voyage d’études sur La Réunion. En même temps, il emporte, pour les habitants de l’île voisine, un important stock de médicaments ainsi que plusieurs sacs de courrier arrivés à Mada­gas­car par l’hydravion « Ville-de-Saint-Pierre ».
Les travaux d’aménagement du terrain de La Réunion n’étant pas suffisamment avancés, ce n’est que le 9 décembre 1940 que le « Jacques-Ringel », bimoteur Goéland de série, ayant pour équipage Assollant, Vyé et Chollet, effectue le parcours Antananarivo-La Réunion en trois heures 37 minutes et revient dans la capitale malgache le 12 janvier, en suivant rigoureusement l’horaire établi.
À la suite de ce voyage, l’établissement d’une liaison mensuelle aérienne est décidé.
Le 13 janvier, accompagné du pilote Bouchard, du radio Reichart et du mécanicien Robert, Assollant assure le premier voyage régulier. Une dépression cyclonique étant signalée dans l’océan Indien, le retour est retardé de quelques jours, et c’est après un vol de quatre heures dans la bourrasque et le mauvais temps que l’appareil revient à Ivato, le
19 janvier.
Le terrain de La Possession est désormais aménagé pour permettre aux avions lourds d’évoluer sans difficulté. Des postes goniométriques installés à Toamasina et à Saint-Denis facilitent la navigation sur le trajet de 852 km qui séparent les deux villes. Cette organisation sera elle-même perfectionnée rapidement.
Deux stations aéroradios modernes seront établies, l’une à la Pointe des Galets à La Réunion, l’autre à Mananjary, sur la côte orientale malgache. Les travaux de l’aéroport de La Possession, l’installation d’un hangar et d’une aérogare seront terminés en 1941 et la Station météorologique de Saint-Denis sera renforcée par d’autres stations secondaires. Enfin, des avions d’une puissance supérieure et d’une plus grande capacité permettront le transport de passagers dans le courant de l’année 1941 aussi.
On prévoit, par ailleurs, dans un avenir proche, quand la ligne aérienne aura retrouvé son activité, que les Réunionnais ne seront plus qu’à huit jours de Paris. Ce sont les accords conclus entre le gouverneur général Cayla et le gouverneur Aubert sur les directives de l’amiral Platon, secrétaire d’État aux Colonies, qui permettent d’ajouter ce nouveau tronçon au réseau aérien français.
Tout cela s’accomplit « grâce à la volonté, à l’esprit de discipline et au dévouement des valeureux équipages de l’Aéronautique civile de Madagascar ».

Pela Ravalitera

Vendredi 27 juillet 2012

L’Express

Publié dans Notes du passé

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