Artisanat: Les huiles essentielles en pole position

Publié le par Alain GYRE

Artisanat: Les huiles essentielles en pole position

Publié le vendredi 24 juillet 2015

Artisanat: Les huiles essentielles en pole position

Un peu plus de 35 millions de dollars. C’est la valeur des exportations d’huiles essentielles fabriquées à la main pour l’année 2014.

Cette filière dépasse ainsi les autres branches de l’artisanat dont la vannerie, les tissus de soie ou de déchets de soie.... Cette situation a cours depuis 2010 mais la valeur des exportations évolue en dents de scie si on se réfère aux données de trademap.org, la base de données sur le commerce international qui couvre 220 pays et territoires. Ainsi, les exportations d’huiles essentielles fabriquées à la main ont été de 26 millions de dollars en 2010 pour dépasser les 40 millions de dollars en 2011. Elles ont été inférieures à 15 millions de dollars en 2012 pour remonter à plus de

30 millions de dollars en 2013. Sur les deux dernières années donc, on assiste à une évolution haussière des exportations. Les demandes mondiales en huiles essentielles existent bel et bien et ne sont pas près de s’essouffler étant donné l’engouement continu pour l’aromathérapie et autres utilisations dans des secteurs comme la cosmétique, la parfumerie…

Jusqu’ici, Madagascar n’arrive qu’à satisfaire 1% de la demande internationale. Il faut noter que près de 60% de la production du pays sont exportés sur la France. Or, celle-ci est dans le top 5 mondial de l’exportation d’huiles essentielles. Ce qui signifie que la Grande Ile a besoin de diversifier ses marchés. Il en est de même pour les produits, notamment ceux du rayon de la fabrication artisanale. En effet, seule l’huile de girofle émerge réellement sur la période étudiée. Les autres affichent un tonnage insignifiant. On peut citer le lemon-grass, le vétiver, le géranium, l’ylang-ylang. Notons que si quelques entreprises travaillent de manière durable en disposant de surfaces de cultures, d’autres se contentent de la collecte de matières premières auprès des paysans. Les textes en vigueur n’imposent pas, en effet, l’obligation d’exercer dans cette filière d’une manière durable. Cela veut dire que les entreprises ont entre le choix de ne disposer d’aucune superficie de cultures ou de collecter ses matières premières auprès de tiers ou encore de combiner les deux approches.

Certes, les plantes comme le girofle, le vétiver, le géranium, doivent être cultivées, mais d’autres matières premières pour la fabrication d’huiles essentielles comme le niaouli se collectent dans la nature. Sans une stratégie de plantation, certaines plantes sauvages peuvent être ainsi menacées à la suite de la montée des demandes. Il faut d’ailleurs remarquer que même au niveau national, les demandes existent avec l’essor de l’aromathérapie. L’option de développer des filières durables peut d’ailleurs profiter non seulement aux entreprises mais aussi aux paysans. Si les autorités concernées jettent un œil attentif sur cette filière, elles pourraient, en effet, inciter les entreprises à s’associer avec les paysans via l’agriculture contractuelle. Celle-ci permettra aux entreprises de disposer de matières premières fournies par les paysans et ce partenariat est basé sur des conditions strictes (prix, délai de livraison, qualité des produits, etc.)

Fanjanarivo

http://www.lagazette-dgi.com/

Publié dans Economie

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