La COI au secours des langoustes de Sainte Luce

Publié le par Alain GYRE

La COI au secours des langoustes de Sainte Luce

Publié par : APOI 6 juillet 2015

La COI au secours des langoustes de Sainte Luce

L’Union européenne, via la programme Smart Fish organisé par la Commission de l’océan Indien, a financé un ambitieux programme de protection de certaines zones riches en ressources halieutiques sur les côtes malgaches.

Bien souvent pillées jusqu’au derniers poissons et crustacées, les zones devenues désertiques sur terre et sous l’eau, ne peuvent plus nourrir les familles qui n’ont d’autre choix que de migrer vers les bidonvilles. C’est tout le drame du pays victime de surcroît d’une démographie galopante.

La COI a communiqué à notre rédaction des premiers résultats positifs sur la région du Sainte Luce au sud est du pays.

Ce travail est le fruit d’une collaboration entre l’ONG Azafady, le Ministre des Ressources halieutiques et de la Pêche représenté par la Direction régionale, avec le support de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), au travers du Programme COI-SmartFish.

Le 1er juillet marque le jour de la réouverture de la pêche à la langouste, après neuf mois de fermeture, aux trois villages de Sainte Luce, dans le sud-est de Madagascar.

C’est grâce à une initiative locale et volontaire que ces villages ont mis en œuvre, pas à pas, un plan de co-gestion décidé par les villageois, les pêcheurs et les autorités locales.

Le succès est au rendez-vous. Malgré les mauvaises conditions météorologiques, les premières prises rapportées ce mercredi 1er juillet étaient de 227kg. Hier, deuxième jour de la réouverture, elles étaient de 518kg. Quant à la plus grosse langouste capturée, elle pesait 1,35kg.

Cette initiative de co-gestion a débuté en 2013 dans le village de Sainte Luce avec une première clôture villageoise en 2014. Elle se développe pas à pas et se renforce positivement un peu plus chaque année grâce à la participation de toutes les parties concernées (communautés, autorités locales et nationales, administration, associations, acheteurs et exportateurs ainsi que des scientifiques). Cette année, un nouveau village (Esohihy) plus au Nord a initié une clôture villageoise sur 30% de son territoire de pêche à la suite de la clôture nationale. La loi malgache prescrit une fermeture nationale de trois mois (d’octobre à décembre). Ces villages ont décidé de franchir un pas supplémentaire en agrandissant la zone d’interdiction pour six mois de l’année (janvier à juin), en plus d’interdire la pêche de langouste de petite taille et celle des femelles œuvées. Cette zone protégée, située près des côtes, permet donc aux espèces d’y grandir et se reproduire paisiblement durant neuf mois de l’année. Il faut savoir que les villages de Sainte Luce sont les plus grands producteurs de langouste à Madagascar.

Afin de pérenniser et étendre cette initiative sur le long terme, il est prévu de développer des modules de formation à destination des écoles de la zone, pour sensibiliser les enfants et leurs parents des villages vivant de la pêche langoustière de cette région, des bénéfices de la cogestion. Dans ce système de cogestion villageoise, Il reste des choses à faire : convaincre les pêcheurs de relâcher les femelles grainées et les trop petites tailles (d’ailleurs non légale) dans la réserve en attendant l’ouverture de cette dernière et étendre ce système de clôture partielle à d’autres villages suivant un schéma volontaire.

http://www.agencepresse-oi.com/la-coi-au-secours-des-langoustes-de-sainte-luce/

Publié dans Economie

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