Bas-Mangoky: l'extension du périmètre est en gestation

Publié le par Alain GYRE

Bas-Mangoky: L’extension du périmètre est en gestation

     

 

Mercredi, 05 Septembre 2012

De 5 000 ha à l’heure actuelle, le périmètre agricole du Bas-Mangoky devrait être porté à 15 000 ha selon le ministère de l’Agriculture. C’est pour assurer la sécurité alimentaire dans la région de Toliara et même au-delà. Dans ce sens, une signature de convention aura lieu le 14 septembre entre le ministère des Finances et du Budget et le Fonds africain de développement (FAD). Ce document portera sur l’étude d’extension du périmètre. En attendant, un prêt du FAD financera des travaux pour pérenniser les investissements réalisés dans le Bas-Mangoky. Il porte sur 16,432 millions d’unités de compte dont 1,432 million par le gouvernement malagasy. Le montant total s’élève à environ 49,2 milliards d’Ar. Les travaux financés sur ce fonds permettront de sécuriser une production de 35 000 t de paddy par an. En vitesse de croisière, cette production devrait atteindre 60 000 t, soit 43 000 t additionnels par rapport à la situation d’avant-projet. 28 000 personnes bénéficient de ces investissements.

Plus concrètement, le prêt est déjà débloqué et financera la mise en place d’une nouvelle prise. Sans cette prise, le ministère de l’Agriculture avance que l’ouvrage actuel cédera aux prochaines crues, engendrant la destruction de ses infrastructures. De quoi mettre en cause la production agricole dont le rôle est essentiel pour la sécurité alimentaire de la région. De plus, cette nouvelle prise offrira la possibilité de réaliser l’extension citée ci-dessus et permettra de renforcer la sécurité alimentaire du pays. Pour l’heure, l’actuelle prise de Bevoay a subi des dégâts importants après les cyclones de 2009, 2011 et 2012. Elle présente une menace réelle lors des prochaines crues. D’où le projet de construction d’une nouvelle prise. Cette « solution radicale » a été adoptée car sur les trois dernières décennies, la prise de Bevoay a déjà fait l’objet de plusieurs réparations, sans une amélioration de la situation.

Le passage d’un autre cyclone de même importance que Chanda en 2012 entraînera de nouveau la rupture de la digue de fermeture derrière la prise. Ce cas peut survenir d’un moment à l’autre. En amont immédiat de la prise actuelle, on constate une érosion entraînant le départ progressif des blocs d’enrochement servant de protection à la partie amont de l’ouvrage. A court terme et notamment avec des crues importantes, ce phénomène risquerait de remettre à nue cette zone protégée. Ne pas remplacer la prise expose donc le périmètre à son assèchement sur au moins 5 ans consécutifs, aux pertes de 35 000 t de paddy par an, à l’arrêt des activités économiques autour du périmètre (commerce, usinage de paddy, transport). Il y a aussi l’intensification de l’exode rural et l’ensablement du réseau d’irrigation dont la remise en service coûterait très cher. Les redevances payées par les paysans et les appuis de l’Etat ne suffisent plus à faire face à cette situation. En 2008, l’Etat a payé plus de 1 milliard Ar mais sans grand succès. La nouvelle prise est donc la solution idoine.

Recueillis par Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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