Les îles Éparses: Un laboratoire naturel d’exception

Publié le par Alain GYRE

Les îles Éparses: Un laboratoire naturel d’exception          

 

Lundi, 18 Août 2014

 

Lors d’un colloque organisé à Paris en avril, les équipes scientifiques ont restitué les premiers résultats du programme « Îles Éparses ». Ces bouts de terre sont encore épargnés de l’activité humaine et constituent des écosystèmes de référence qu’il faut protéger.

 

Les îles Éparses, disséminées dans le sud-ouest de l’océan Indien, constituent l’un des plus riches laboratoires naturels au monde. Isolées, foulées par seulement quelques scientifiques ou militaires, elles servent de véritables écosystèmes de référence.

 

Une singularité au cœur du colloque « Îles Éparses » organisé au siège du CNRS à Paris en avril. De fait, la plupart des écosystèmes dans le monde sont dégradés par l’activité humaine et pour beaucoup, l’état naturel des organismes est méconnu. Sans cette connaissance, comment évaluer leurs capacités d’adaptation face aux perturbations ? Aussi, des microbes aux oiseaux marins, en passant par la végétation ou les poissons, tous ont été scrupuleusement passés à la loupe, dans le cadre du programme « Îles Éparses » afin de définir, pour chacun, un état de référence. Une perspective d’autant plus intéressante qu’en général, « plus une île est petite et isolée, moins sa biodiversité est élevée, explique Pascale Chabanet. Les îles Éparses dérogent à la règle ».

 

Ces atolls sont encore préservés de l’influence humaine. Mais le temps presse, le besoin de protéger ces paradis terrestres émerge à grande vitesse. Et pour cause, les atolls sont entourés de plus 600 000 km2 de zone économique exclusive, un espace où l’empreinte de l’activité de la pêche est déjà perceptible. Autour des îles Glorieuses, au nord de l’île de Madagascar, la biomasse de piscivores, ces animaux qui se nourrissent de poissons, a chuté de 27 % depuis 2002. À cela s’ajoute la menace grandissante de la pêche illégale. L’île abrite en effet des concombres de mer très convoités dont certaines espèces se vendent 1 000 dollars sur les marchés asiatiques. Pour répondre à ces menaces, un parc marin a été créé et un plan de gestion est en cours d’élaboration.

 

Appuyé par un travail de référencement de la biodiversité et de cartographie des habitats, il contribuera à mieux connaître ces zones naturelles.

 

Dans ces espaces protégés, les récifs coralliens montrent déjà une meilleure résistance face au changement climatique.

 

L’objectif in fine est de créer un observatoire environnemental pour suivre l’évolution de la flore et de la faune soumis principalement au réchauffement climatique.

 

« Îles Éparses » est un programme interorganismes (CNRS, AAMP, IRD, MNHN, Ifremer), planifié entre 2011 et 2013, sur les îles Juan de Nova, Bassas, Europa, Glorieuses et Tromelin.

 

Contacts

 

 pascale.chabanet@ird.fr

 

UR Coreus 2

 

 thomas.changeux@ird.fr

 

Direction générale déléguée à la Science

 

Source :

 

Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 74 - avril/mai/juin 2014

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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