Matériaux de construction: Des briques et pavés issus de déchets plastiques

Publié le par Alain GYRE

Matériaux de construction: Des briques et pavés issus de déchets plastiques

     

 

Vendredi, 09 Novembre 2012

C’est l’un des résultats de recherche du Pr. Benjamin Randrianoelina.

Enseignant à l’école supérieure de la polytechnique, il expose au salon de l’habitat des briques et pavés ainsi que des matériaux pour le plafond obtenus à partir de déchets plastiques et cellulosiques. Encore à l’échelle laboratoire, l’exploitation de ces résultats de recherche est justement à la recherche de partenaires. Sinon, le chercheur est prêt à vendre son savoir-faire dont le brevet sera déposé la semaine prochaine. Avec le corps en plastique d’une batterie, il a pu fabriquer des pavés de différentes couleurs et de qualité. La longévité de ces matériaux devrait aller entre 50 et 100 ans puisqu’on y inclut aussi une certaine quantité de sable. Quant aux briques fabriquées avec des déchets cellulosiques (papier, carton…) et qui affichent une belle couleur attrayante, le coût de production est de 300 Ar/pièce si la matière première est fournie gratuitement. Sinon, il pourrait aller jusqu’à 600 Ar/unité. Or, l’accès à la décharge d’Andralanitra n’est pas aisée étant donné que celle-ci constitue un business à part où les Chinois commencent à trouver leurs affaires soit en valorisant localement ces déchets soit en les exportant sur la Chine. Comme c’est déjà le cas pour des ferrailles.

Les Chinois achètent des déchets plastiques pour 300 Ar/kg parce qu’ils sont des clients réguliers. En revanche, les autres n’ont droit qu’à un prix double, soit 600 Ar/kg. La valorisation des déchets devrait, en fait, faire l’objet d’une stratégie claire devant profiter en premier aux Malagasy. Pour le chercheur cité plus haut, il a pensé à cette valorisation en remarquant l’abondance des déchets plastiques. Ceux-ci ne sont pas biodégradables et posent des sérieux problèmes en matière d’assainissement. Ils bouchent les canaux d’évacuation des eaux usées, notamment dans la capitale. Des recherches qui aboutissent à des résultats concrets comme ceux du Pr. Randrianoelina peuvent venir à bout de ces problèmes tout en générant localement de la valeur ajoutée et des emplois. En réalité, les résultats de recherche sont nombreux mais dans la plupart des cas, ils dorment au fond de tiroirs. Ce professeur entend prouver le contraire. D’où sa présence au salon de l’habitat. D’ailleurs, il affirme que les matériels nécessaires pour la valorisation de ces déchets peuvent être fabriqués localement, plus précisément par l’école supérieure de la polytechnique.

Mais il n’y a pas que les déchets plastiques et cellulosiques. Le chercheur valorise aussi l’huile de friture usagée. 1 litre de cette huile suffit pour obtenir 1,5 kg de savon qui peut se décliner en poudre, en savon liquide, en morceaux. Le coût de production est insignifiant selon le chercheur. Mais tout est affaire de culture car une fois qu’on parle de valorisation de déchets, les prix des matières premières affichés sont souvent élevés.

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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