Réseaux routiers : Risque de retour à l’état délabré d’il y a 20 ans

Publié le par Alain GYRE

Réseaux routiers : Risque de retour à l’état délabré d’il y a 20 ans       

Mercredi, 12 Mars 2014

Menace de coupure de la route reliant Toamasina à Fénérive-est, suite à une détérioration d’un pont situé au sud de Foulepointe.

 

Etat plus que délabré de la route reliant Fianarantsoa à Ikalamavony, un état qui exige de faire en 5h de temps ce tronçon de 90 km à bord d’un 4x4 … Bref, ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres. En fait, le patrimoine routier du pays part en lambeaux et la situation est grave, notamment depuis les 5 dernières années. Les conséquences sont plus que désastreuses. Outre la perte de temps et l’insécurité que cela suscite, le phénomène provoque d’importants problèmes socioéconomiques. Depuis hier par exemple, Fénérive-est doit fonctionner avec le marché au noir pour l’approvisionnement en gasoil et en essence. Les camions-citernes ne passent plus en effet sur le pont évoqué plus haut. Celui-ci est détérioré à cause du dépassement du tonnage de certains véhicules que l’ouvrage peut supporter. Outre ce non-respect de la charge à l’essieu, notons que les réseaux routiers du pays sont dans un état délabré. D’après une étude de la Banque mondiale publiée en 2010, l’accent doit être mis sur l’entretien du réseau national bitumé, de façon à ne pas rejeter 20 ans en arrière des zones récemment désenclavées.

 

Il faut aussi rappeler que sur la période 1970-2000, Madagascar a perdu en moyenne environ 1 000 km de routes par an. Si au début des années 60 donc, le pays disposait de 50 000 km de routes, il n’en comptait plus que 38 000 km à l’heure actuelle. Mais ce peu qui reste est dans un mauvais état. Même si le coût du transport ferroviaire est 1/3 moins cher que les frais en transport routier, les routes sont pour le moment le principal réseau de transport dans le pays, le réseau ferroviaire étant ce qu’il est depuis la colonisation. Mais bien avant la crise, plus précisément en 2007, un peu plus de 22% des ruraux vivaient déjà à moins de 2 km d’une route circulable toute l’année. La situation s’est sûrement dégradée d’autant plus que l’entretien routier et les travaux routiers de grande envergure laissent beaucoup à désirer sur ces 5 dernières années. Seuls les tronçons fortement dégradés par les cyclones ont reçu des financements des bailleurs de fonds. Quant à l’entretien des routes, notamment nationales, le Fonds d’entretien routier (FER) est victime de la suspension du paiement de la redevance par les compagnies pétrolières. Ce problème fait partie des mesures prises par le régime de la transition pour contenir les prix à la pompe.

 

Mais les conséquences seront désastreuses. Le nouveau régime devra trouver un financement colossal pour réhabiliter les routes nationales, rétablir la circulation sur de nombreuses pistes rurales, réparer des ponts… Au lieu d’opter pour des solutions comme l’allègement des taxes sur les produits pétroliers (40% du prix) et les hausses des prix à la pompe par palier, la transition a préféré d’autres mesures qui s’avèrent fortement pénalisantes pour l’économie et l’accès de nombreux ruraux aux services sociaux de base comme la santé.

 

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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