Betsimisaraka, les nombreux inséparables du littoral Est malgache
Betsimisaraka, les nombreux inséparables du littoral Est malgache
Les Betsimisaraka, littéralement « ceux qui ne se séparent pas », constituent un important groupe ethnique malgache occupant la côte Est de l’île, de Mananjary à Vohémar. Il s’agit en effet de la deuxième plus grande tribu de Madagascar.
Vivant dans un climat tropical humide, ce peuple chaleureux tire sa culture empreinte de nonchalance et de joie de vivre du riche décor naturel constituée d’une forêt dense, d’une végétation luxuriante et d’une longue plage de sable blanc.
Naissance du Royaume Betsimirasaka
C’est aux alentours de 1720 que Ratsimilaho, fils du pirate anglais Thomas White et de la Malgache Rahena, conquit Fenoarivo ou « la ville des mille guerriers » avec l’aide des peuples du nord appelé les Antavaratra. Il aurait par la suite passé un pacte de sang avec les chefs de tribus alliés afin de consolider à jamais leur alliance. C’est ainsi qu’est né le premier Royaume Betsimisaraka sur lequel ce conquérant régnait sous le nom de Ramaromanompo ou « celui qui est servi par de nombreuses personnes ».
Le peuple Betsimisaraka
Cette grande ethnie est constituée d’environ 1,5 million de Betsimirasaka répartie sur approximativement 72 000 km² du littoral oriental de Madagascar. C’est un peuple sédentaire qui vit principalement de l’agriculture sur brulis et de la pêche. Cette partie de l’île est tributaire d’une organisation sociale basée sur un principe de chefferies appelé tanky. Chaque chefferie rassemble les descendants d’une même lignée ayant un ancêtre et un lônjobe ou tombeau principal en commun, et est régie par un ensemble de fady (interdits). Un lignage peut se diviser en sous-lignages appelés taranaka et entraîner la création d’un tombeau secondaire qu’on appelle tranomanara.
La vie des Betsimisaraka
Dans les grandes villes comme Toamasina et Mananjary, le mode de vie est fortement influencé par l’Occident, mais en dehors de cela, le mode de vie traditionnel existe encore. Bon nombre de Betsimisaraka habitent toujours dans des constructions en végétaux sur pilotis, dit trano falafa, vivent de l’agriculture (notamment la culture sur brûlis du riz), de la pêche et de l’élevage.
Photo: http://lacouleurculturellemalagasy.blogspot.com/2018/05/le-basesa.html
L’entraide collective ou le fameux firaisan-kina (un dérivé du fihavanana) est encore bien présent dans les villages betsimisaraka. Dès que l’occasion se présente, on fait la fête : chants et danses collectives, caractérisées par des balancements de hanches rappelant les danses polynésiennes.
L’Homme et la Femme dans la société betsimisaraka
Photo: Vêtements traditionnels Betsimisaraka Source : Shyn makua
Les femmes portent du lambahoany (long tissu avec motifs) et se met du masonjoany (masque de beauté et de protection solaire) au quotidien, sinon la chemise ou akanjobe et la jupe- fourreau ou saimbo. Les hommes portent parfois du lambahoany, sinon un short et une chemise ou un T-shirt.
Même si l’homme est le chef du foyer et du village, la femme est la maîtresse de maison et ses avis sont toujours sérieusement pris en compte. La femme garde les biens qu’elle a hérités ou qu’on lui a donnés et en cas de divorce, les biens communs sont partagés en parts égales, contrairement à la coutume des Hauts Plateaux.
Le culte des ancêtres
Comme dans toutes les sociétés malgaches, les ancêtres influencent la vie quotidienne des Betsimisaraka. Le famadihana ou tsaboraha (retournement des morts) et le joro (communication avec les ancêtres) sont deux cérémonies très importantes.
Les tombeaux sont toujours éloignés des villages, au fin fond de la forêt, et constituent des lieux sacrés. Nosy Antafana, un des îlots du parc marin de Mananara Nord était autrefois un lieu de sépulture.
Les Betsimisaraka et la forêt
Selon la croyance Betsimisaraka, la forêt est un lieu sacré où l’on enterre les morts et où habitent également des êtres surnaturels, notamment des tsiny et des kalanôro. C’est un lieu de danger où s’opère la métamorphose de la mort. On n’y pénètre jamais sans être accompagné de son chien ou sans se munir d’un couteau.
Pour cultiver le riz en toute sureté donc, il est indispensable de brûler tous les arbres environnants. C’est ainsi que s’explique la culture sur brûlis ! Les difficultés économiques et l’arrivée de nouveaux migrants tendent cependant à changer les mentalités et à « éclipser » certaines de ces croyances !
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